Bretagne 1:15
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Marion Gauthier
Un Alsacien s'est vu refuser des vacances dans un gite breton parce qu'il venait de Mulhouse, un des premiers foyers de l'épidémie de Covid-19 dans l'Hexagone. "On n'est pas des pestiférés, on fait attention à nous", s'agace Jacques Lindecker, romancier et chroniqueur littéraire, refoulé du gite. 
TÉMOIGNAGE

Les touristes venus de zones rouges seront-ils les bienvenus dans les départements épargnés par le coronavirus ? Certains pourraient bien avoir des déconvenues, comme cet Alsacien qui s'est vu refuser des vacances dans un gite breton parce qu'il venait de Mulhouse, l'un des foyers de l'épidémie de Covid-19 en France. "On est tous sur le même bateau, on n'est pas des pestiférés, on fait attention à nous ! Je n'arrive pas, comme ça, meurtrier en puissance sur des terres vierges !", s'agace Jacques Lindecker.

La forêt de Brocéliande gardera ses mystères. Le romancier et chroniqueur littéraire de l'Alsace ne décolère pas : le premier échange téléphonique avec le propriétaire de ce gite avait pourtant été bon… "Je lui ai confirmé ça par mail. Et puis je reçois une réponse où il me dit qu'il s'est concerté avec son épouse et que, comme on est en zone rouge, que ce n'était pas possible, qu'on était en quelque sorte dangereux."

Un principe de précaution, selon l'hôte

"Ce n'est pas lui le danger, c'est la situation", se défend l'hôte. Contacté par téléphone, ce père de famille assume sa décision (principe de précaution oblige). Il préfère ne pas rouvrir, qu'être responsable de la contamination d'un client. 

Pas convaincant, pour celui à qui il vient de refuser le gite. "Je l'ai pris comme une porte dans la figure ! Pour moi, vivre dans une zone rouge, c'est être responsable par rapport à des consignes sanitaires", mais ce n'est pas être interdit de tourisme. 

Jacques Lindecker a d'ailleurs rapidement trouvé une nouvelle hôtesse, à Guérande, ravie d'accueillir ces vacanciers venus de la même région que son mari. Le Grand-Est… comme un sésame.