Troisième jour de blocage à la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe

prison de Condé-sur-Sarthe, agents pénitentiaires, surveillants crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Le blocage de la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe se poursuit vendredi. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec AFP , modifié à
Trois jours après l'agression de deux surveillants de la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe par un détenu, une cinquantaine d'agents bloquent de nouveau l'entrée de l'établissement vendredi.

La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, où deux surveillants ont été grièvement poignardés mardi par un détenu radicalisé, est bloquée vendredi pour la troisième journée consécutive par des surveillants, selon l'administration pénitentiaire.

Un troisième jour de blocage malgré une intervention des gendarmes la veille. "Le centre pénitentiaire de Condé est toujours bloqué. 50 agents étaient devant à 7 heures", a indiqué le service de communication régional de l'administration pénitentiaire (AP), à Rennes. Jeudi matin, les forces de l'ordre étaient intervenues pour déloger les manifestants le temps que de la nourriture puisse entrer dans la prison et que les officiers puissent prendre leur service, selon la même source. Un manifestant avait été légèrement blessé lorsque les gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogène, selon l'administration pénitentiaire.

Trois autres établissements bloqués. D'après l'administration pénitentiaire centrale, trois autres prisons étaient bloquées vers 9 heures, celles de Seysses-Muret (Haute-Garonne), d'Orléans et des Baumettes à Marseille. Selon Emmanuel Baudin, secrétaire général FO-Pénitentiaire, "il y a 80 établissements en mouvement, mais certains ne le sont déjà plus car les forces de l'ordre sont intervenues. La mobilisation passe par des blocages, des retards de prise de service, des services minimum à l'intérieur".

Vers 08h30, l'accès à la prison marseillaise des Baumettes était à nouveau bloqué par une centaine de surveillants, rejoints par une vingtaine de "gilets jaunes", a indiqué David Cucchietti (FO). "Notre état d'esprit, c'est qu'on veut absolument que notre cause avance, qu'ils lâchent quelque chose. Nous, de toute façon on ne lâchera pas, on ne peut pas continuer de travailler dans ces conditions", a-t-il ajouté.

En Bourgogne, il y a eu quelques retards de quinze minutes lors des prises de service mais pas d'établissement bloqué dans la région, selon les services de l'administration pénitentiaire et un syndicaliste de l'UFAP-Unsa. Il y avait en revanche un blocage des portes d'entrée par une quarantaine de personnes à Châteauroux et une quinzaine à Orléans : le personnel pouvait rentrer mais pas les intervenants ni les livraisons, selon les services de l'administration pénitentiaire.

L'accès à la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, la plus grande d'Europe, a été elle bloqué durant quelques heures vendredi matin par des militants syndicaux, qui ont été délogés sans heurts par les forces de l'ordre vers 8 heures, a indiqué une source syndicale.

Des revendications salariales et sécuritaires. "Nous réclamons notamment une revalorisation de notre statut. Si on augmente le salaire des surveillants qui démarrent à 1.400 euros, on attirera davantage de surveillants et il y aura plus de sécurité dans les prisons", avait expliqué Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national, qui participait au blocage. Plusieurs autres établissements étaient également été touchés par ce mouvement social jeudi selon des sources syndicales.

Mardi, après l'agression le matin de deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (uvf) de la prison. Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.