Agression de Condé-sur-Sarthe : "1.400 euros pour risquer notre vie, ça n'est pas surpayé", dénoncent les surveillants qui bloquent la prison

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La prison de Condé-sur-Sarthe est bloquée depuis mercredi matin. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Jean-Jacques Héry, à Condé-sur-Sarthe, édité par Thibaud Le Meneec
Au lendemain de l'agression de deux de leurs collègues par un détenu radicalisé, mardi, les surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe protestent contre leurs conditions de travail.
REPORTAGE

C'est une prison à l'arrêt, au lendemain de l'agression de deux surveillants, mardi matin, par un détenu radicalisé. Mercredi midi, 130 surveillants du centre de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, bloquaient toujours l'entrée de l'établissement pénitentiaire pour dénoncer leurs conditions de travail.

Blocage de la relève du personnel. Leur colère est visible à la fumée noire qui s'élève dans le ciel, émanant des palettes et des pneus qui brûlent au sol. "Un salaire de base à 1.400 euros pour risquer notre vie, je ne suis pas convaincu que ça soit surpayé",raille l'un d'eux. Ce sont tous les surveillants qui font front au lendemain de cette attaque, tout particulièrement lorsque la police veut forcer le passage pour permettre la relève du personnel et l'arrivée des repas des prisonniers. "Est-ce qu'on peut le faire souplement ?", demande la police. "Non !", répondent en criant les surveillants.

Réputation usurpée ? Ici, on pense aux blessés dans un établissement censé être l'un des plus sécurisés de France. La réputation de la prison serait-elle usurpée ? "Ce sont les détenus pour des faits de violence, de prise d'otages, d'attaques qui atterrissent ici", précise Emmanuel Guimaraes, délégué syndical FO. "Vous allez retrouver dans des unités d'hébergement, en salles d'activité ou en promenade des détenus qui sont dans d'autres établissements seuls, alors qu'ici ils sont rassemblés, donc il y a une menace qui est très prégnante."

Demande de palpation. Comment, dès lors, répondre à ce besoin de sécurité des surveillants ? Il faut "commencer par donner les moyens aux surveillants de procéder aux fouilles comme c'était possible avant", avance Jean-Éric. "Ne pas fouiller une famille, même par palpation, voilà ce que ça donne comme résultat." Les grévistes semblent déterminés à ce que leur malaise ne soit oublié jusqu'à la prochaine agression, alors qu'il ne restait mercredi à 13 heures qu'un autre centre pénitentiaire bloqué en France, à Rouen.