Trois sites et applications créés pour freiner l'épidémie de coronavirus. 2:38
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Céline Brégand , modifié à
Alors que StopCovid, l'application de traçage du coronavirus du gouvernement, a été lancée mardi, d'autres initiatives nationales et locales ont également émergé. Dans "La France Bouge", jeudi, Europe 1 vous propose de découvrir un site qui oriente les malades en fonction de leurs symptômes, la plateforme de l'assurance maladie, et une application d'assistance locale. 

L'application StopCovid France se hissait mercredi, 24 heures après son lancement, en tête des classements des applications les plus téléchargées sur l'Apple Store et le Playstore avec plus de 600.000 téléchargements au compteur. Cette application de traçage du coronavirus du gouvernement n'est pas la seule initiative mise en place pour lutter contre la propagation de l'épidémie. Jeudi, "La France Bouge" vous propose de découvrir trois sites et applications lancés pour freiner le Covid-19 et aider la population. 

"Contact Covid", la plateforme de l'Assurance maladie pour casser les chaînes de transmission

La plateforme de l'Assurance maladie "Contact Covid" permet de "faire le lien entre les 55.000 médecins généralistes de ville qui prennent en charge les patients Covid et leur famille et l'Assurance maladie, mobilisée pour les aider à tracer les chaînes de contamination", résume Annelore Coury, directrice de l'offre de soins de l'Assurance maladie. 

Si le confinement a permis de casser les chaînes de contamination, il faut désormais briser les nouvelles chaînes qui pourraient se former pendant le déconfinement. Le principe : identifier, tester et isoler tous les patients et les personnes de l'entourage de ces patients qui auraient pu être contaminées. 

Concrètement, cette plateforme fonctionne grâce au concours des médecins généralistes. Lorsqu'ils prennent en charge un patient contaminé par le Covid, ils indiquent sur le portail "sécurisé" de l'Assurance maladie "les informations nécessaires pour remonter les chaînes de transmission". Ils vont ainsi saisir "nom, prénom, numéro de sécurité sociale et coordonnées du patient", explique Annelore Coury.

 

Pour ce travail d'enquête sanitaire, l'Assurance maladie a mobilisé 6.500 agents. Ils sont chargés d'appeler le patient identifié Covid et vont "retracer avec lui l'ensemble des personnes avec qui il a été en contact rapproché au moment où il a été contagieux". Ensuite, l'Assurance maladie appelle toutes ces personnes dites "contacts" afin de "les informer qu'elles ont été en contact avec une personne qui a été contaminée et pour leur dire de se faire diagnostiquer et de se confiner". Objectif : éviter qu'elles "contaminent d'autres personnes à leur tour".

Le site "maladiecoronavirus.fr" pour orienter les patients en fonction de leurs symptômes 

Le site maladiecoronavirus.fr, référencé par le ministère de la santé, compte 50.000 connections par jour et approche des neuf millions d'utilisateurs d'après le Dr Fabrice Denis, oncologue et fondateur du site. Il a été créé quand lui et d'autres médecins se sont rendus à l'évidence de l'arrivée de la première vague. "On a senti qu'il y allait probablement avoir une saturation des appels vers le 15", se souvient le Dr Fabrice Denis. 

"On a décidé de faire un site pour orienter les patients suspects Covid vers un médecin généraliste en téléconsultation ou le Samu", résume-t-il. Et ils ont été contactés par plusieurs équipes de l'institut Pasteur et du ministère de la Santé pour faire "un grand groupe de travail national pour établir des algorithmes d'orientation des patients".

"Maladiecoronavirus.fr" est une sorte de "boussole" qui permet, en cas de symptômes du coronavirus, de savoir ce que l'on doit faire. Elle permet "d'orienter au mieux les personnes en fonction des signes de gravité" et d'éviter ainsi à des personnes avec des symptômes graves de rester à la maison ou d'empêcher des personnes aux symptômes légers d'appeler le 15 inutilement.

L'équipe a remarqué que l'usage des téléconsultations, très marginal, avait "totalement explosé" pendant le confinement. Ce qui leur donne à réfléchir à l'avenir de ce genre de plateformes. "On doit imaginer l'après avec des applications qui permettraient de faire un triage global pour savoir si on doit aller aux urgences si on a tel ou tel symptôme ou bien si on doit avoir une consultation de médecine générale", estime le Dr Fabrice Denis.

 

 

  • L'application "Heropolis", une solution locale d'assistance à la population 

Déployée depuis quatre ans dans la ville d'Anould, dans les Vosges, l'application de la start-up Heropolis a été fondée par une équipe au sein du groupe de Défense Thales. Elle propose une plateforme de gestion de risques aux entreprises et aux collectivités. Et a décidé d'ouvrir ses nouveaux services à la population dans le contexte de la crise du coronavirus. 

Auparavant, l'application n'était ouverte qu'au personnel municipal mais la start-up a décidé, avec la municipalité, de permettre aux habitants de s'auto-diagnostiquer sur son application en répondant à une série de questions sur leurs symptômes. Heropolis peut également renvoyer au site "maladiecoronavirus.fr" et est ainsi complémentaire d'autres plateformes.  

 

Les habitants peuvent télécharger Heropolis grâce à des QR codes mis à disposition dans les cabinets médicaux, les pharmacies et les points de commerce. Via l'application et son chat, "la ville va demander à la personne si elle a besoin d'aide, d'assistance. Il y a une mise en relation avec la personne et on peut lui proposer de l'aider pour la rediriger vers des professionnels de santé ou la livraison de plateaux-repas à domicile par exemple", explicite Jean-Yves Ingea, qui a développé l'application.  

"C'est une approche qui va être dépendante de la volonté de la commune. L'approche ne va pas être nationale. La réponse va tenir compte des spécificités du fonctionnement d'une collectivité en particulier", souligne Jean-Yves Ingea. L'application va ainsi proposer à ses utilisateurs de "l'assistance psychologique, un questionnaire covid, ou encore un service d'assistance repas".