Roselyen Bachelot était l'invitée d'Europe 1 dimanche soir. 1:15
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Léa Leostic , modifié à
Invitée d’Europe 1 dimanche soir, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a insisté sur l’importance à la liberté d’expression et de blasphème. Elle a estimé que montrer des caricatures aux élèves dans le cadre d’un cours permet justement de mieux comprendre le droit au blasphème.
INTERVIEW

Deux jours après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty dans les Yvelines, Roselyne Bachelot était l’invitée d’Europe 1 dimanche soir. La ministre de la Culture a tenu à rappeler l’importance de la liberté d’expression dans la société française. "Il faut surtout continuer, montrer cela (des caricatures, ndlr) et expliquer que c’est l’âme de la France que d’autoriser le blasphème. Pouvoir blasphémer, c’est un moyen de liberté", a-t-elle déclaré.

"Un professeur martyr"

Quelques jours avant d’être sauvagement assassiné, l’enseignant du collège du Bois d’Aulne avait présenté des caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo à ses élèves lors du cours sur la liberté d’expression. Cela avait choqué un des parents d’élèves qui était allé s’en plaindre à l’établissement mais aussi porter plainte. Ce père de famille avait partagé sa colère et qualifié l'enseignant de "voyou" dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Cet homme a depuis été placé en garde à vue, dans la nuit de vendredi à samedi.

La Ministre a rendu hommage à Samuel Paty, "un professeur martyr" : "il semble bien que le professeur ait invité, de façon très délicate, les élèves qui auraient pu être choqués à sortir. Ce n’était pas une obligation, c’est une possibilité. Il a ménagé les susceptibilités. Il a une vision extrêmement délicate de ces choses, mais ce professeur est un martyr. La ministre de la Culture que je suis est dans un sentiment d’horreur, de révolte et de détermination à l’action".

"Charlie Hebdo se moque de toutes les religions sans exception"

"C’est justement en apprenant la lecture de ces caricatures dans un cours d’histoire ou d’éducation civique qu’on devient un citoyen adulte et responsable", a insisté Roselyne Bachelot. La ministre a également voulu apporter son soutien au journal Charlie Hebdo. "Il est important de dire que les catholiques auraient pu être choqués, et peut-être l’ont-ils été, des caricatures du pape qui sont extrêmement nombreuses dans Charlie Hebdo. Il y a également des caricatures sur la religion juive et les rabbins. Il n’y a pas dans Charlie ce que certains appellent de l’islamophobie. C’est un journal laïc, qui proclame son athéisme, et il en a le droit. Il se moque de toutes les religions sans exception", a-t-elle conclu.