Rodrigo Arenas 3:40
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Séverine Mermilliod
Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, était l'invité d'Europe 1. Il considère que les réouvertures d'écoles à partir du 11 mai doivent avoir lieu uniquement si les conditions sanitaires sont réunies.
INTERVIEW

Emmanuel Macron a annoncé lundi soir que les écoles pourraient être rouvertes progressivement à partir du 11 mai, date possible du déconfinement. Au micro d'Europe 1, Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, estime pourtant que "le président a donné une feuille de route, c'est-à-dire que les gestes barrières soient respectés à l'école à partir du 11 mai", ce qu'il estime "assez compliqué à mettre en œuvre".

"On a des inquiétudes pour tout le pays"

"Au début du Covid, la France a découvert que certaines toilettes d'écoles n’avaient même pas de savon", rappelle-t-il. "Donc nous avons des doutes. [...] On a des inquiétudes pour tout le pays car les enfants sont susceptibles de contaminer leurs parents, leurs voisins, leurs proches..."

Le co-président de la FCPE juge donc que la réouverture le 11 mai peut avoir lieu seulement "à condition que les enfants ne soient pas susceptibles d’être contaminés entre eux, de contaminer leurs enseignants, le personnel de restauration scolaire... Que l’école ne redevienne pas un foyer de contamination et qu'on évite d’aller vers une deuxième vague de contaminations qui dépasserait encore une fois le personnel hospitalier."

"Mettre les moyens matériels, financiers et humains"

Et même si les mesures étaient correctement appliquées, Rodrigo Arenas estime que "ce n’est pas de cette façon là qu’on va lutter contre les inégalités. Lutter contre l'inégalité veut dire prise en charge quotidienne avec un plan massif pour rattraper le temps; et à la FCPE nous pensons que ce rattrapage ne se fera pas pendant le mois qu'il reste ou les stages d’été. Ce rattrapage va se faire sur le temps long, sur un an peut-être deux, et il faudra faire l’école autrement".

Le co-président de la fédération appelle donc à "mettre les moyens matériels, financiers et humains pour que les toilettes soient dignes de ce nom partout sur le territoire, pour que les classes soient en petit effectif pour que les distanciations puissent être respectées".