Le gouvernement est visé par la première plainte d'un gendarme depuis le début de l'épidémie. 1:11
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Marion Dubreuil édité par Antoine Cuny-Le Callet
Un gendarme a déposé plainte mercredi devant la cour de Justice de la République contre le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et son secrétaire d’Etat pour ne pas avoir tout mis en œuvre pour le protéger, lui et ses collègues, pendant l’exercice de sa mission de service public lors de la crise sanitaire.

C'est une initiative très rare : un gendarme a saisi mercredi la Cour de justice de la République (CJR). Cet officier, souhaitant conserver son anonymat car tenu à un devoir de réserve, estime ne pas avoir pu exercer son droit de retrait lors de l'épidémie de coronavirus. Son avocat Maitre Florent Thumetz souligne au micro d'Europe 1 les manquements des pouvoirs publics qui n'ont, selon lui, pas tout mis en œuvre pour assurer la sécurité des agents : "Aujourd'hui, comme tout le monde peut le constater dans la rue, lors des contrôles ou lors d'opérations de police, ces forces de sécurité, et ce gendarme en particulier, ne sont pas équipées en masques."

Première plainte d'un agent contre le gouvernement

Maitre Florent Thumetz relève également l’acte de courage de son client qui s’expose à des sanctions : "Maintenant, il croit avant toute chose en l'intelligence de sa hiérarchie directe pour comprendre le sens de sa démarche", ajoute l'avocat. Il s'agit de la première plainte individuelle d’un agent des forces de sécurité nationale visant le gouvernement. Jusque-là, seul le syndicat de police Vigi avait déposé plainte pour un motif similaire devant la CJR. 

Le gendarme estime qu’au regard du fonctionnement de sa caserne et des conditions d’emploi, il n’était pas protégé par sa hiérarchie, "sans masque ni sur les points de contrôle ni en opération avec des mesures de distanciation impossibles à appliquer en intervention", explique Maitre Thumetz. "Il estime qu’il est exposé à la propagation du virus par ses supérieurs alors qu’il est en première ligne."

Ce fonctionnaire "a pris conscience qu'il y avait des choses plus importantes dans la vie que d'assurer strictement son devoir de réserve et ses fonctions de gendarme", conclut son avocat.