Les villes moyennes, comme Quimper, bénéficient de la crise du Covid-19. 1:10
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Diane Berger, édité par Jonathan Grelier
L'association Villes de France a dévoilé lundi son palmarès des villes moyennes les plus attractives de France, avec Villefranche-sur-Saône devant Chambéry et Pau. Dans un contexte de restrictions sanitaires et d'explosion du télétravail, ces villes ont plutôt bien résisté à la crise et ne semblent plus boudées par les Français. 

C'est une tendance que l'on sentait poindre en France depuis quelques années et qui s'est largement accentuée depuis le début de la pandémie de Covid-19. Les villes moyennes, longtemps boudées, sont aujourd'hui recherchées en raison de leur taille humaine et de leurs loyers abordables, comme en témoigne le palmarès publié ce lundi par l'association Ville de France.

Au total, 30 de ces villes de moins de 100.000 habitants ont été classées en fonction de leur fréquentation. Et elles "ont plutôt bien résisté entre mars 2020 et janvier 2021, avec un flux moyen équivalent à 76% de leur niveau pré-Covid malgré deux confinement, un couvre-feu et des fermetures de restaurants et de sites culturels", confirme Caroline Cayeux, présidente de l'association Villes de France, lundi sur Europe 1.

Villefranche-sur-Saône devant Chambéry et Pau

La grande gagnante s'appelle Villefranche-sur-Saône. Située dans le Rhône, la ville a enregistré la visite de plus de 2,5 millions de passants sur la période étudiée. Pour son maire Thomas Ravier (divers droite), c'est le résultat de paris de long terme : "On a mené des vraies politiques de soutien financer pour des travaux et pour des réhabilitations de commerces. On n'a pas hésité à acquérir des locaux pour permettre l'implantation d'une grande droguerie en plein centre-ville, un type de commerce que l'on voit plutôt dans les zones périphériques. De remettre ça en plein centre, c'est important."

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Le palmarès publié par l'association Villes de France.

Invité lundi sur Europe 1, le sociologue Jean Viard a également souligné le rôle de la crise sanitaire qui entraîne "une vague de changement social dans lequel le déménagement est une des possibilités". Pour le spécialiste, le télétravail ajoute de "la souplesse" pour une grande partie de la population, ce qui "se retrouve dans les transports, dans le prix..." "Regardez le prix des logements dans les très grandes villes : il a tendance à baisser alors qu'il monte dans beaucoup de villes moyennes qui ont fait un travail énorme de transformation."

Arras, exemple "des villes qui contre-attaquent"

Troisième du classement, la ville de Pau a par exemple bénéficié de la création d'espaces verts. À Colmar, cinquième du palmarès, c'est l'installation de parkings qui a permis de redonner de l'espace aux piétons. Pour Caroline Cayeux, ce palmarès doit ainsi servir de laboratoire de bonnes pratiques pour les communes désireuses de redynamiser leur centre-ville. Ces dernières pourront peut-être s'inspirer d'Arras, dans le Pas-de-Calais, quatrième du palmarès et qui pourtant perdaient des habitants jusqu'à récemment. "C'est un très bon exemple, au fond, des villes qui contre-attaquent et retrouvent de la population", a souligné Jean Viard.

Malgré l'attractivité quelque peu retrouvée des villes moyennes, le sociologue ne croit cependant pas au déclin des grandes métropoles. "La grande ville ne va pas perdre", a-t-il insisté, car "c'est là que se concentre la création de richesse". "Mais ça ne vous oblige pas à y habiter. Vous pouvez désormais simplement y venir, une ou deux fois par semaine", a-t-il conclu.