«On ne pensait pas qu'il irait jusque-là» : à Lyon, la communauté juive désapprouve la reconnaissance de l’État de Palestine
La reconnaissance de l'État de Palestine par le président de la République Emmanuel Macron devant l'assemblée générale de l'ONU ce lundi soir ne fait pas du tout l'unanimité en France. Cet acte symbolique crispe voire met en colère une grande partie de la communauté juive française. Europe 1 est allée à leur rencontre dans les rues de Lyon.
Le moment se voulait historique. Ce lundi soir, le président de la République Emmanuel Macron a reconnu, lors d'une assemblée générale aux Nations unies, l'État de Palestine. Mais pour beaucoup de Juifs de France, cette décision est un très mauvaise signal envoyé par le chef de l'État. Selon Laurent 59 ans, c'est d'abord le moment qui est très mal choisi.
"Il choisit le jour du Nouvel An Juif pour faire sa déclaration. C'est très négatif comme message. Il avait aussi des préalables en mars, notamment la libération des otages et la fin du Hamas, mais il ne les a plus aujourd'hui. Donc, c'est vraiment le mauvais moment et ça déçoit", estime-t-il au micro d'Europe 1.
Un État "dirigé par des terroristes"
Un mauvais timing également relevé par Raphaël. Lui est favorable à la coexistence de deux États, mais pas maintenant. "Ce n'est pas le bon timing pour la simple et bonne raison que vous allez faire un État sans un gouvernement viable", estime-t-il.
"Ça va être un État qui va être dirigé par des terroristes, le Hamas. Et eux sont clairs là-dessus : leur but, c'est d'éliminer et de détruire Israël. En plus, il y a encore des otages. Donc, non, ce n'est pas du tout le moment", poursuit-il au micro d'Europe 1.
"On ne pensait pas qu'il allait faire quelque chose comme ça"
Pour Sharon, 32 ans, cette reconnaissance va sonner comme un encouragement pour le Hamas. Et elle se déclare très déçue par Emmanuel Macron. "On ne pensait pas qu'il allait faire quelque chose comme ça. On ne pensait pas qu'il irait jusque-là, on ne pensait tout simplement pas qu'il le ferait", s'alarme-t-elle.
"Pour nous, cette reconnaissance, ça veut dire soutenir les terroristes, ça veut dire cracher sur les otages à Gaza, cracher sur tous les événements du 7-Octobre. Et, in fine, ça légitime l'antisémitisme. Donc, nous, on va partir. On va faire l'Alya (émmigrer en Israël, ndlr), on n'a pas le choix", conclut la Lyonnaise. Cette dernière l'avoue : elle prévoit désormais de déménager en Israël, d'ici l'an prochain.