Face à la polémique, le Collège de France annule un colloque sur la Palestine, une «décision responsable» pour le ministre de l'Enseignement supérieur
L'établissement d'enseignement et de recherche français a annoncé dans un communiqué avoir annulé son colloque sur la Palestine co-organisé par un institut financé par le Qatar. La Licra avait dénoncé une "foire antisioniste" et parlé d'un "dévoiement d'une institution prestigieuse".
La polémique était vive. Un colloque intitulé "Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines", qui devait se tenir les 13 et 14 novembre prochain, a été annulé au Collège de France. Ce rassemblement était co-organisé par l'historien Henry Laurens et le Centre arabe de recherches et d'études politiques de Paris (Carep).
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait dénoncé une "foire antisioniste" et le "dévoiement d'une institution prestigieuse".
"Le problème ici, c'est que pour qu'il y ait des débats sereins, il faut du pluralisme. On n'avait aucune parole contradictoire parce qu'il y en a aucune. Il n'y a aucun chercheur israélien par exemple. Tout va dans le même sens et des personnalités très sulfureuses qui ont toutes eu des prises de position qui flirtaient avec l'apologie du terrorisme", a expliqué sa vice-présidente, Galina Elbaz, au micro d'Europe 1.
Des financements par le Qatar
Dans le viseur de l'association notamment, les liens entre le directeur parisien du Carep, Salam Kawakibi, et ses financeurs : le Doha Institute et l'ONG Qatar Charity, des organisations financées directement par le Qatar. Le Carep dément toutefois ces liens.
La Licra avait annoncé, vendredi dernier, son intention de saisir le ministre de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste. Dans une publication sur son compte X, celui-ci parle d'une "décision responsable d'une institution qui doit symboliser l'excellence du savoir dans notre pays (...) et toujours dans le respect de la loi et de nos valeurs républicaines".
Contraint face à la polémique grandissante, l'administrateur du Collège de France, Thomas Römer, s'est vu "dans l'obligation en tant que chef d’établissement, responsable de la sécurité des biens et des personnes ainsi que de la sérénité des événements tenus dans l'enceinte du Collège de France, d’annuler la manifestation", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il soutient également que l'établissement "ne prône, ni n'encourage, ni ne soutient aucune forme de militantisme", tout en assurant une "stricte neutralité (...) au regard des questions de nature politique et idéologique.