«On ne les oublie pas» : place de la République, les hommages aux victimes du 13-Novembre se multiplient

Dix ans après les attentats du 13-Novembre, des hommages aux victimes ont eu lieu toute la journée ce jeudi, avec une seule cérémonie de clôture, au jardin mémoriel situé derrière l'Hôtel de Ville. Une cérémonie retransmise sur écran géant place de la République, où de nombreux habitants de la capitale, mais pas que, se sont réunis pour commémorer.

Oublier la peur et rendre hommage

"C'est important qu'on soit là, parce qu'on se rappelle tous ce qu'on faisait ce soir-là. C'est surtout en hommage aux victimes qui sont parties, celles qui ont été blessées, tous ces gens, les proches et tout ça, pour dire qu'on ne les oublie pas", clame Isabelle, venue allumer une bougie au milieu des fleurs et des mots déjà apposés auprès de la statue.

Ne pas oublier, c'est aussi ce qu'il y a d'inscrit sur le drapeau français de sa fille, profondément touchée de voir autant de monde. "Ça me fait chaud au cœur. Je trouve ça bien qu'on se réunisse tous et qu'on oublie la peur pour rendre hommage", confie cette dernière.

"Les années sont passées, mais la douleur est encore ancrée et reste"

Le bouquet de fleurs à la main, Anne a tenu à être présente. Le soir du 13 novembre 2015, elle avait quelques collègues au Bataclan, dont un est décédé. "J'ai surtout beaucoup de peine pour ces gens-là. Les années sont passées, mais la douleur est encore ancrée et reste", reconnaît-elle

Dix ans après, l'émotion est toujours très forte ici, de la tristesse mais aussi de la colère. "Ce n'est pas excusable. Et le pardon, moi qui suis croyante, c'est très compliqué, je vous l'avoue. C'est un moment de notre vie qui a été une tragédie et qui le sera jusqu'à la fin. Et c'est comme ça, on vit avec, il faut le transformer", témoigne Laurence, qui était confinée dans un bar le 13 novembre 2015, juste à côté des terrasses visées par les terroristes.

Sur la place de la République, qui continue de se remplir, toutes les générations se sont réunies, comme Léo qui avait 8 ans au moment des attentats. Et même s'il en garde un souvenir traumatisant, il ne veut pas se laisser gagner par la peur. "Le souvenir reste intact parce que même si on n'a plus peur, il reste quand même un danger et il faut le combattre. Peut-être pas nous personnellement, mais c'est quelque chose qu'il faut combattre et jamais oublier en tout cas", insiste-t-il.

Si la cérémonie officielle s'est terminée, les Français restent sur cette place parisienne pour se recueillir. En début de soirée, une Marseillaise a retenti, un moment chargé en émotions suivi d'applaudissements.