«On est marqué à vie» : dix ans après, un survivant du Bataclan raconte sa lente reconstruction
Ce jeudi 13 novembre 2025 marque le 10e anniversaire des attaques terroristes à Paris et à Saint-Denis. Il y a 10 ans, ce sont 130 personnes qui perdaient la vie. Et parmi les survivants traumatisés, tous n'ont pas réussi à s'en sortir. Europe 1 a rencontré un rescapé du Bataclan, qui a dû réapprendre à vivre.
C'était il y a 10 ans jour pour jour. Le 13 novembre 2015, la France subissait la pire attaque terroriste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans cette nuit tragique, 130 personnes perdaient la vie à Saint-Denis et à Paris, dont 90 au Bataclan. Pour ceux qui ont survécu, les blessures ne sont pas que physiques, mais aussi profondément ancrées dans la mémoire.
C'est le cas de Guillaume, rescapé du Bataclan, dont la renaissance après la tragédie a été longue et difficile.
Devant la salle de concert, il n'a rien oublié. Ce fan de rock a échappé à la mort en se hissant dans le faux plafond de la salle de spectacle, juste au-dessus des terroristes.
"Aucun désir, aucune volonté"
"Il n'y avait pratiquement que des sons, des détonations, des tirs de kalachnikov. Les balles traversaient le faux plafond, ricochaient sur les poutres en métal. C’était très long", se souvient-il.
Après cette nuit d'horreur, le choc post-traumatique le plonge dans une profonde dépression. "C’est un moment de la vie où on va nulle part. Le prochain projet, c’est juste de se faire à manger. Aucun désir, aucune volonté", explique-t-il. "La chimie des médicaments a fait son effet, j’ai pu reprendre le travail. Ça m’a sauvé, j’ai mis un pied devant l’autre."
Pendant 10 ans, Guillaume a connu des hauts et des bas. Il a dû réapprendre à vivre, à reprendre les transports, à faire la queue pour acheter le pain. "La cicatrice est toujours là, elle gratte de temps en temps. On est marqué à vie", conclut-il avec émotion.
Une décennie après l'horreur, Guillaume a choisi de témoigner publiquement pour la première fois. Une manière pour lui de tourner enfin la page d'un chapitre douloureux et d'aller un peu mieux.