Maladies chroniques, handicap : trois initiatives pour suivre les malades durant le confinement

Le confinement contre le coronavirus est une épreuve pour de nombreux Français, mais il peut aussi se transformer en calvaire pour les personnes atteintes d'une maladie chronique, de troubles mentaux ou même de handicaps physiques. Comme dans de très nombreux autres secteurs, la solidarité s'organise donc pour leur venir en aide dans cette période inédite. Dans "La France bouge" ce jeudi sur Europe 1, Élisabeth Assayag et ses invités mettent en lumière quelques-unes de ces initiatives.

Prêter son jardin à des personnes atteintes d'autisme

Depuis le début du confinement, le nombre d'appels à la plateforme autisme info-service a été multiplié par quatre. Un chiffre qui ne doit rien au hasard selon la présidente de l'association Autisme France, Danièle Langloys, puisque les 700.000 autistes que compte le pays (dont 100.000 enfants) "payent un lourd tribut au confinement". Privés de leurs activités et de leurs points de repères, "beaucoup de personnes atteintes de ce trouble développent des comportements qui sont ingérables dans un appartement", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

C'est en "regardant une émission de télévision où deux personnes proposaient de mettre à disposition leur jardin à un enfant autiste" qu'un début de solution a germé dans son esprit. Le concept s'est développé et "maintenant, on a plusieurs dizaines de propositions de jardins pour que les autistes puissent avoir une ou deux heures de répit."

Mais un problème demeure : les personnes qui se proposent de prêter leur jardin ne sont pas réparties "partout sur le territoire", ce qui rend l'accès difficile, voire impossible, pour certains à ces oasis de liberté temporaire. Danièle Langloys lance donc un appel au micro d'Europe 1 pour que plus de particuliers se manifestent, en écrivant un mail à l'adresse : contact@autisme-france.fr. Pour rappel, le 2 avril dernier, Emmanuel Macron a assoupli les règles du confinement pour les personnes autistes et leurs accompagnants. 

Des soins à domicile avec l'association Kervihan

Avec le confinement, l'association Kervihan a dû fermer ses foyers d'accueil spécialisés dans la prise en charge des personnes atteintes de polyhandicap. Pour ne pas laisser ses 270 "résidents" sans soins, Emmanuel Martineau, le directeur général de la structure, a décidé de se déplacer directement chez ces derniers. "On propose aux familles un type d'accompagnement en fonction de leur demande", indique-t-il au micro d'Europe 1. "On continue les traitements auprès des enfants, on fait des jeux d'éveil pour continuer le travail déjà accompli, ou même simplement permettre aux parents de souffler et d'aller se reposer une heure dans un coin." Trois-cents interventions ont ainsi été effectuées depuis le début du confinement. Et quand les enfants sont trop fragiles pour une visite à domicile, l'association apporte son aide... par téléphone. 

Des vidéos pour s'auto-rééduquer avec la Fondation Paralysie Cérébrale

Et si la rééducation pouvait se faire chez soi en s'appuyant sur une vidéo faite par un kinésithérapeute ? C'est l'idée de la Fondation Paralysie Cérébrale pour que les quelque "150.000 handicapés qui étaient en accueil de jour" avant le confinement, mais aussi les milliers d'autres qui n'ont plus accès à des soins, puissent continuer leur rééducation, explique Alain Chatelin, le président de la Fondation. "Sur notre site internet, on propose des activités, des livrets, des vidéos pour s'auto-rééduquer et même se muscler en fonction d'un handicap particulier." Et si le besoin se fait ressentir, il est possible de poser une question particulière, la Fondation ayant mis sur son site une adresse mail dédiée.