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Céline Brégand , modifié à
Selon les informations d'Europe 1, les restaurants, bars et cafés pourraient rouvrir à partir du 15 juin. Invité d'Europe 1 mercredi, Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat, le syndicat des hôteliers et des restaurateurs, estime cette date "probable" mais réclame à l'État "des efforts". 
INTERVIEW

Les restaurants, bars et cafés pourraient rouvrir à partir du 15 juin, selon les informations d'Europe 1. Une réunion doit se tenir à l'Elysée vendredi mais cette date reste l'hypothèse de travail la plus sérieuse. Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat, le syndicat des hôteliers et des restaurateurs, estime sur Europe 1 mercredi que cette date parait "probable". Mais "l'ouverture doit s'accompagner d'efforts de la part de l'État", poursuit-il, promettant un protocole sanitaire "pour rassurer les clients" d'ici la semaine prochaine.

Du côté des demandes "d'efforts" de l'Etat, le professionnel cite notamment "le maintien du chômage partiel et l'exemption des charges sociales patronales". "Sinon l'équilibre économique n'y sera pas et tous les prêts garantis par l'Etat qu'auront pu souscrire nos professionnels vont être brûlés par des pertes répétitives de mois en mois", prévient-il.

"Il y a urgence de sauver nos petits indépendants"

S'il salue les mesures prises par le gouvernement pour aider les restaurateurs depuis le début de la crise du coronavirus, comme le fonds de solidarité, Didier Chenet pointe du doigt les banques "qui ne jouent pas le jeu" alors que Bruno Le Maire avait annoncé que même les entreprises en redressement pouvaient bénéficier des prêts garantis par l'État.

"C'est pourquoi il nous a demandé et nous allons le faire, de lui remonter personnellement les dossiers qui bloquent car il y a un certain nombre d'établissements bancaires qui ne jouent pas le jeu", explique le syndicaliste. "Il va falloir insister car il y a urgence de sauver nos petits indépendants", souligne-t-il. 

Définir un protocole sanitaire

Mais pour rouvrir en toute sécurité, pour le personnel comme pour les clients, il faut d'abord mettre en place un "protocole sanitaire" soit "toutes les conditions qu'il faudra respecter aussi bien dans les hôtels que dans les restaurants", explique Didier Chenet. "On y travaille actuellement et on sera en mesure de le présenter à la fin de la semaine prochaine", avance le président du GNI-Synhorcat.

Respecter la distanciation sociale dans un grand restaurant sera certainement plus facile que dans un petit bistrot. Alors, y aura-t-il deux protocoles différents ? "Ça parait difficile", concède Didier Chenet pour qui toute la complexité réside dans "la compatibilité "du protocole sanitaire avec le modèle économique du secteur de la restauration. "Si vous supprimez la moitié des tables dans certains restaurants, ils vont tourner à pertes. Donc vous aurez le plus grand mal de convaincre le restaurateur d'ouvrir", illustre-t-il. D'où une nécessaire aide de l'État selon lui.

La question des conditions sanitaires se pose également concernant le logement des saisonniers. "Est-ce que nous allons être contraints d'avoir un logement par salarié ? Imaginez le coût !", s'alarme le syndicaliste. Le protocole sanitaire doit aussi protéger et "rassurer" les clients. "Sourire derrière un masque n'est pas forcément le plus encourageant et le plus accueillant", reconnait Didier Chenet avec amertume.