Le télétravail, une pratique à garder après le confinement ?
Depuis le début du confinement, 40% des Français se sont mis au télétravail. Alors que certains se languissent de leur chaise confortable et des pauses café entre collègues, d'autres savourent le calme, loin de leur open space. D'après le vice-président de l'association des DRH, 60% des travailleurs aimeraient à l'avenir travailler depuis chez eux.
Confinement oblige, une partie des Français découvre depuis quatre semaines les joies (et les déboires) du télétravail . D'après Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), invité d'Europe 1 jeudi matin, 40% de la population hexagonale télétravaille en ce moment. Et 75% d'entre eux s'y essayent pour la toute première fois.
Estelle n'attend qu'une chose : retourner au bureau
Et après ? En confinement comme en temps normal, l'engouement, ou non, pour le télétravail dépend bien sûr des conditions dans lesquelles il s'exerce. "L'écran de mon ordinateur est minuscule, et ma chaise de cuisine très inconfortable", raconte par exemple Estelle au micro d'Europe 1. Elle n'attend qu'une chose : retourner au bureau.
Autre difficulté qui se pose, la solitude. Pas de pause café entre collègues, ni de sourires échangés dans le couloir : "On perd la dynamique collective, on est pour ainsi dire confiné autour de son propre travail", pointe Benoît Serre. Sans compter que la limite entre travail et vie privée tend à se décaler.
Reste que d'après lui, 60% des personnes ayant expérimenté le télétravail souhaiteraient le prolonger après la fin du confinement. "Le télétravail tel qu'il est vécu en ce moment ne correspond pas vraiment à la réalité. D'abord, il est subit, ensuite, il est exercé dans des conditions difficiles, lorsque l'on a des enfants en bas âge notamment", note Benoît Serre.
"Chez moi, j'avance 10 fois plus vite"
Marie, elle, est satisfaite de ses nouvelles conditions de travail. "D'habitude, on est 35 dans un open space, c'est très anxiogène. Je perds énormément d'énergie à me reconcentrer, il y a beaucoup de bruit", témoigne-t-elle. Dans le silence de son salon, elle a l'impression d'avancer "10 fois plus vite". Elle le regrette déjà : "Je vais avoir du mal à y retourner..."
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Mais selon Benoît Serre, Marie pourrait bien obtenir satisfaction. "Maintenant qu'entreprises et travailleurs ont vu que cela était possible et même pratique, cela va sûrement rester." Au Royaume-Uni par exemple, il est déjà commun de travailler depuis chez soi un ou deux jours par semaine, et le reste au bureau. Une option qui pourrait aussi séduire les Français d'ici quelques semaines.