C'était l'occasion idéale. Le confinement a pu être, pour les couples qui ne vivent pas (encore) ensemble, un moyen de franchir temporairement le cap du même toit. Une sorte de test grandeur nature avant de mettre deux noms sur une sonnette. Mais cela a aussi été l'occasion de voir de près les petites manies quotidiennes de son ou sa partenaire. Et c'est là tout le problème de Dimitri, qui s'est rendu compte que les habitudes de vie de sa copine ne sont pas les mêmes que les siennes. Il en déduit qu'il n'est pas près de vivre avec cette dernière, mais cela signifie-t-il pour autant qu'ils ne sont pas faits pour être ensemble ?
La sexologue et psychanalyste Catherine Blanc lui répond ce mercredi dans "Sans Rendez-vous", et estime qu'il "ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain".
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La question de Dimitri
Je viens de retrouver mon appartement après deux mois confiné chez ma copine. Dans l’ensemble tout c’est relativement bien passé, mais je me suis aperçu que nous n’avions pas les mêmes habitudes de vie au quotidien. Cela m’a fait comprendre que je ne suis pas près d’emménager avec elle, est-ce le signe que nous ne sommes pas faits pour être ensemble ?
La réponse de Catherine Blanc
À partir du moment où l’on vit avec l’autre, on sort de l’idéalisation. Et il faut trouver des compromis pour pouvoir cohabiter. Il n’y a dès lors rien de très anormal à être un peu brusqué de temps en temps par l’autre. Quand on est très arc-bouté sur nos petits mécanismes et habitudes, on trouve l’autre dérangeant parce qu’il nous oblige à une souplesse à laquelle nous ne sommes pas toujours prêts. Est-ce la faute de l’autre, ou celle de notre raideur qui est en cause ? Là est la question.
Est-ce qu’il faut pour autant se dire que si l’autre n’est pas à mon rythme exact, il n’est pas fait pour moi ? Ce serait le confondre avec une chaussure, et on ne cherche pas chaussure à son pied quand on se met en couple.
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D’autant que Dimitri ne parle que des habitudes de vie, et personne n’a les mêmes...
Oui, à part se mettre en couple avec soi-même ou contraindre l’autre, un partenaire peut-être dérangeant à un moment. On n’est jamais plus dérangé par les petites manies de quelqu'un que lorsqu'elles nous renvoient à quelque chose qui ne nous plaît pas chez nous. Pour autant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et se remettre en question. Voir ce qu’on peut assouplir et inviter l’autre à le faire aussi.
Si Dimitri bloque sur ces détails, risque-t-il de ne jamais trouver l’âme sœur, personne n’est parfait
C’est ça, et finalement ce sera toujours un enfant capricieux qui voudra la perle rare, même inexistante, parce qu’imaginaire. C’est se promettre des frustrations, des douleurs et le sentiment d’être incompris. Pour ressentir l’amour, il faut déjà laisser de la place à l’autre pour qu’il vous l’offre, sans le juger.