Pas simple d'entretenir la flamme d'un couple lorsque l'on est confiné chacun de son côté. C'est pour cela que Judith et son compagnon se sont tout naturellement dirigés vers des sextos. Mais, revers de la médaille, cette dernière a peur d'être déçue par sa moitié lors de leurs retrouvailles. Un sentiment qui n'étonne pas Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, qui explique ce lundi dans "Sans Rendez-vous" qu'avec la distance, on peut outrepasser nos capacités réelles.
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La question de Judith
"Depuis le confinement nous échangeons des sextos très 'hot' avec mon copain. Avec le temps, la frustration monte et je m’inquiète pour nos retrouvailles car d’ordinaire il n’est pas chaud lapin. Qu’en pensez-vous ?"
La réponse de Catherine Blanc
"C’est vrai que dans cette période de confinement se pose la question de la distance, de la difficulté que cela engendre et du besoin d’animer la relation pour se dire qu’elle existe toujours. Évidemment que les couples ont besoin de créer du mouvement dans leurs élans, et une fois qu’on s’est dit 'je t’aime' plusieurs fois, on peut donner dans le sexe virtuel. On se parle alors de la sexualité, on se raconte la sexualité. Les sextos sont un moyen de se dire que nos corps existent encore malgré le confinement. Les amoureux veulent d’une certaine façon montrer leur corps, et parfois se promettre des choses, comme des positions ou des actes qu’ils feront lors de leurs retrouvailles.
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Ce phénomène va crescendo au fur et à mesure que le confinement avance, et le risque c’est d’aller beaucoup plus loin que ce dont on est capable de faire : dans la distance, les inhibitions peuvent disparaître. Mais il y a une marge, un peu comme dans le rêve, entre la teneur des messages et les capacités réelles, qu'elles soient physiques ou émotionnelles.
Est-ce que ce genre de sextos est réservé aux jeunes ?
Je crois qu’aujourd’hui tout le monde peut s’autoriser des sextos, même avec son mari de chaque côté de la porte. Il y a des tas de façons de traduire notre amour, notre désir, même brûlant. Il y a des moments où l’on bouscule notre pudeur, d’autres où elle a un côté érotique extrême. Bref, à chacun de trouver son truc.
Il faut aussi faire attention à ce qu’on l’envoie non ?
Oui, il faut faire attention aux destinataires, sans même parler des couples illégitimes. Mais indépendamment de ça, il ne faut pas oublier qu’Internet n’est pas l’endroit de toutes les sécurités. Soyons donc prudents."