Incendies : pourquoi la France reste-t-elle si vulnérable, faute de moyens aériens adaptés ?
Malgré l'annonce d'un nouveau plan de lutte contre les incendies par Emmanuel Macron, il y a trois ans, le dispositif ne semble pas s'être significativement renforcé. D'autant plus que la promesse du président de quatre nouveaux appareils d’ici la fin de son quinquennat semble difficile à tenir.
En 2022 après les méga-feux en Gironde, Emmanuel Macron annonçait un nouveau plan de lutte contre ces incendies, avec notamment 250 millions d’euros engagés et un renforcement du dispositif matériel, particulièrement de la flotte de bombardiers d’eau. Près de trois ans plus tard, où en est-on de ces commandes ? Europe 1 fait le point.
Une promesse difficile à tenir
À l’heure actuelle, seuls 11 canadairs sur 12 sont actifs sur le front des incendies, et 8 DASH, ces avions disposant d’une plus grande capacité, jusqu’à 10.000 litres d’eau, mais contraints d'atterrir pour faire le plein.
Difficile donc de parler d’un renforcement du dispositif. Selon plusieurs sapeurs-pompiers consultés par Europe 1, la promesse du président de quatre nouveaux appareils d’ici la fin du quinquennat semble difficile, voire impossible à tenir.
Deux nouveaux canadairs ont bien été commandés en 2024 mais ils ne seront pas livrés avant 2028, le temps notamment de relancer une chaîne de production à l’arrêt depuis dix ans. Quant à la flotte existante, elle est vieillissante, la plupart de nos canadairs, ultra exploités, ayant en moyenne 30 ans. Conséquence : ils se retrouvent régulièrement cloués au sol pour maintenance.
Un grand plan de modernisation doit être lancé à partir de l’année prochaine, mais cela va prendre du temps… Entre 6 et 8 mois à raison de deux avions par chantier. En attendant, la France compte aussi sur ses engins à plus faible capacité, comme ses 37 hélicoptères bombardiers d’eau.