Feu fixé ou maîtrisé, retardant, Canadair... Le glossaire de la lutte contre les incendies

Les pompiers utilisent un lexique bien précis pour parler des incendies en cours (Illustration).
Les pompiers utilisent un lexique bien précis pour parler des incendies en cours (Illustration). © PHILIPPE LOPEZ / POOL / AFP
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avec AFP
Alors que la France connait plusieurs incendies depuis le début de l'été, les Français ont (re)découvert un lexique spécifique qui s'applique aux interventions, et aux différents niveaux de feu. Europe 1 fait le point avec Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

Incendie "fixé" ou "maîtrisé" ? Hectares "parcourus" ou "brûlés" ? Dash ou Canadair dans les airs ? Les pompiers utilisent un lexique bien précis pour décrire la progression d'un feu et rendre compte de leurs interventions. Tour d'horizon du vocabulaire des incendies avec Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, alors que de nouveaux incendies notamment en Lozère et en Aveyron ont démarré ces derniers jours.

"Maîtrisé", le feu est sous contrôle des pompiers

Lorsqu'un feu est "fixé", la progression est stoppée au niveau de la tête du feu (dans l'axe du vent) mais pas sur ses flancs. Il y a encore des reprises de flammes. Lorsqu'il est "maîtrisé", les flammes les plus importantes sont rabaissées, le feu est sous contrôle des pompiers. Il y a le cas où l'incendie est circonscrit, c'est-à-dire que le feu est cerné par les pompiers, qui peuvent alors le "noyer". Enfin, on dit que le feu est "éteint" quand il n'y a plus ni braise ni fumerolles. Les pompiers peuvent alors quitter le site.

Un incendie parcourt des hectares, mais peut n'en brûler qu'une partie

Hectares parcourus ou hectares brûlés : un incendie peut parcourir 600 hectares mais n'en brûler (ou détruire) qu'une centaine. Les flammes, poussées par le vent sans se fixer, peuvent très bien ne faire que lécher une zone. C'est pourquoi il arrive, dans les gros incendies, que le bilan final des surfaces brûlées soit réduit par rapport aux estimations en cours de feu.

Noyage, retardant... Tout savoir sur les interventions

Dans le vocabulaire des interventions, il y a d'abord le noyage. Il s'agit d'éteindre définitivement les derniers foyers, la zone parcourue par le feu est alors abondamment "mouillée". Le "mouillant" est le produit ajouté à l'eau pour favoriser son taux de pénétration dans les végétaux. Lorsque les pompiers utilisent le "retardant", il s'agit d'une substance rouge posée sur les végétaux pour ralentir la progression du feu. Sa couleur permet aux pompiers de savoir quelles zones ont déjà été aspergées.

Aussi, il existe le groupe d'intervention feux de forêt (GIFF) qui est une équipe constituée de quatre camions citernes. Enfin, le détachement d'intervention héliporté (DIH) désigne les pompiers héliportés vers des zones inaccessibles par la route.

Les moyens utilisés par les pompiers

Les pompiers utilisent régulièrement des Canadair (du nom de la firme canadienne qui mit au point l'appareil) dans les grands incendies. C'est un avion bombardier d'eau amphibie qui s'approvisionne sur un plan d'eau douce ou en mer. Il transporte jusqu'à 6.000 litres d'eau. Le Dash est lui un avion bombardier d'eau qui se ravitaille à terre, dans un "pélincandrome". Son réservoir peut contenir jusqu'à 10.000 litres d'eau.

Enfin, il existe l'hélicoptère bombardier d'eau : il transporte entre 1.000 et 1.500 litres d'eau dans un réservoir ou dans une "poche" suspendue à un câble.