Hospices de Beaune : Une 165ème édition face aux incertitudes du marché
Événement emblématique du monde viticole, la vente aux enchères des Hospices de Beaune s’est tenue ce week-end pour sa 165ᵉ édition en Bourgogne. Tout au long de cette véritable manifestation culturelle, Bourguignons et professionnels étaient invités à venir déguster les vins du millésime 2025.
Ralentissement du marché chinois, hausse des droits de douane américains ou encore baisse de la consommation de vin en France, c’est dans un contexte particulier que les enchères caritatives des Hospices de Beaune ont ouvert leurs portes.
Un marché 2026 en crise
Au total, ce sont 52 nouveaux vins qui étaient proposés à la dégustation ce week-end. Un chiffre important, mais qui risque malheureusement de se heurter à la dure réalité d’un marché en crise.
"2026 va certainement voir les vignerons et les négociants retrousser leurs manches pour briser un certain nombre de tabous, notamment en matière de pratiques tarifaires qui ont été trop excessives et qui doivent revenir à la normale", témoigne Ludivine Griveau, régisseuse des Hospices.
De nouvelles taxes, telles que celle instaurée par le chef d’État américain, inquiètent particulièrement certains cavistes. Jean, par exemple, redoute que la hausse des prix ne rebute les jeunes acheteurs à faible pouvoir d’achat. "Quand on a un budget jeune, en ce moment, avec toutes les hausses qu’il y a eues, cela n’incite pas forcément à se tourner vers le vin", explique-t-il.
Ne pas perdre espoir
Malgré une conjoncture compliquée, certains professionnels gardent leur optimisme. "C’est un beau millésime, il y a de la super qualité. Ce sont des vins jeunes mais très prometteurs. Les Pommard sont extrêmement réussis", se satisfait Thomas, en pleine dégustation de vins rouges du millésime 2025.
Même son de cloche pour Séverine, qui estime que "le marché du vin n’est pas seulement bourguignon. Selon moi, les viticulteurs sont trop importants. La Bourgogne n’a pas de souci particulier pour le moment, elle n’en aura sûrement pas en 2026 non plus".
Néanmoins, ce contexte difficile touche toute la profession. Dans le Sud-Ouest, des milliers de vignerons ont manifesté dans les rues de Béziers, réclamant une réaction des pouvoirs publics face à la concurrence étrangère et à la grande distribution qui tirent les prix vers le bas. D'autres, réclament un allègement des normes, qu'ils considèrent comme trop contraignantes.