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Margaux Lannuzel
Les enfants de la zone C seront en vacances de printemps, vendredi soir, dans un contexte pour le moins particulier : celui du confinement. Comment créer une différence entre la période travaillée et la période de repos dans ces conditions ? Et comment les occuper ? Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre et auteur des "101 règles de l'éducation bienveillantes", nous donne des éléments de réponse. 

Certains prévoyaient de les confier à leurs grands-parents, d'autres de les envoyer en colonie ou de les faire participer à des activités en plein air. Mais tous les parents voient les plans qu'ils avaient élaborés pour les vacances de printemps de leurs enfants tomber à l'eau en raison du confinement pour limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus. Comment gérer deux semaines sans école... Alors même que l'école est désormais dispensée depuis la maison, et sans possibilité de sortir ? Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre et auteur des 101 règles de l'éducation bienveillante (Larousse), livre ses conseils. 

Marquer une différence entre l'école et les vacances à la maison

"En cette période de confinement, les repères sont un peu brouillés", reconnaît volontiers Gilles-Marie Valet. Dans beaucoup de familles, les deux semaines qui viennent de s'écouler ont permis de réorganiser le fonctionnement du foyer entre télétravail, école à distance et rares sorties. Ce nouvel équilibre se voit donc perturbé par l'arrivée des vacances, dès vendredi soir pour les enfants de la zone C, comprenant notamment Paris, Toulouse et Montpellier.

Pour le pédopsychiatre, cette transition sera plus facile à gérer "pour les parents qui ont réussi à maintenir un certain rythme scolaire", avec des horaires d'enseignement à la maison et "un endroit spécifique, que l'on a identifié comme l'endroit des cours". "C'est ce qui va permettre de dire [à l'enfant] : 'Si, tu es en vacances, car les activités que l'on fait ne sont plus des activités d'apprentissage.'"

Pour les autres, pas de panique : il est encore temps de prendre ses marques, et le simple fait de dire aux enfants qu'ils sont vacances amorcera un changement d'état d'esprit. "Parce que les rythmes sont différents, parce qu'on est plus souples sur les horaires de coucher...", énumère Gilles-Marie Valet. 

Ne pas céder à la facilité de l'occupation par les écrans

Vient alors la deuxième question : comment occuper les enfants, alors que les sorties doivent être évitées au maximum ? Paradoxalement, la question se pose d'autant plus pour les enfants uniques, selon le pédopsychiatre : "Une fratrie va pouvoir s'occuper entre elle, alors qu'un enfant va être très demandeur. Ça n'est pas forcément plus facile." 

Qu'il soit seul ou accompagné de frères et sœurs, "un enfant a besoin d'une activité motrice", rappelle Gilles-Marie-Valet, qui recommande d'identifier des occupations "dans lesquelles il va pouvoir évacuer un certain nombre de tensions et d'énergie". Concrètement, il est recommandé de l'associer "aux choses du quotidien, pour en faire des activités un peu ludiques, comme préparer le goûter ou le repas".

Tout, sauf céder (trop souvent) à la tentation de l'occupation par les écrans, quels qu'ils soient, qualifiée de "passive" par le pédopsychiatre. "Le relais peut être pris par des activités manuelles ou des jeux de société, des choses très concrètes qui vont nous occuper le corps et l'esprit", préconise-t-il. 

Être indulgent avec soi-même 

Dernier conseil de Gilles-Marie Valet, et pas des moindres : ne pas mettre la barre trop haut. "On a le droit de rester des parents", résume-t-il. Alors, tout comme "on a le droit de ne pas être un enseignant parfait" en période scolaire, "parce que ce n'est pas ce qu'on est", on est autorisé à ne pas tout faire parfaitement pendant les vacances, surtout si c'est une période habituellement gérée par les grands-parents parce que l'on est au bureau.

Le pédopsychiatre recommande alors de se concentrer sur l'essentiel, le lien parent-enfant, particulièrement important dans une période troublée : "Les enfants deviennent d'autant plus demandeurs de l'attention de leurs parents."