ecole à domicile coronavirus 1:31
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Virginie Salmen , modifié à
L'école à la maison imposée par le confinement se met difficilement en place. Entre des élèves sans devoirs et d'autres surchargés, difficile de trouver l'équilibre. Les parents sont mis à contribution mais ils sont parfois à bout : impossible de suivre le rythme, en jonglant avec le télétravail. 

Après presque deux semaines de confinement et de fermeture des établissements scolaires pour limiter la propagation du coronavirus, l'école à la maison s'organise tant bien que mal. Si certains élèves n’ont plus de devoirs, d’autres se disent véritablement assommés par la charge de travail à faire à la maison. Pour les parents, difficile également d’accompagner son enfant, entre le télétravail et les familles nombreuses. Une ambiance pesante, qui pourrait durer plus longtemps que prévu. Le scénario du gouvernement prévoit un retour potentiel en classe le 4 mai prochain, sous réserve de l’évolution de l’épidémie, rappelait ce matin Jean-Michel Blanquer.

"Je suis perdu"

"C'est chaud là, je suis perdu. J’ai trop de trucs à faire", se désole Théo, en classe de troisième. Il y a deux plateformes numériques différentes, sur lesquelles il découvre chaque jour les tonnes de devoirs données par les professeurs." Deux polycopiés d’allemand à faire, alors qu'on a deux heures avec elle par semaine. On a que des exercices, de deux et trois pages", illustre le collégien.

Tout cela sans compter les questionnaires d'histoire, l'oeuvre d'arts plastiques qui va prendre au moins une demi-journée, les mathématiques ou encore le Français. Même le prof de latin donne des devoirs pendant le confinement. 

"Je suis en télétravail, j'ai deux autres enfants"

Pour les élèves du primaire, la situation ne semble pas plus facile. Clara, mère de trois enfants, est tombée de sa chaise quand elle a reçu l'emploi du temps d'une des maîtresses, qui va de 8h45 à 16h30, avec des récréations, comme à l'école.

"La maîtresse de CE2 nous demande de reproduire une journée type. De 8h45 à 9 heures c’est une petite chanson, la date en anglais par exemple. De 9h-9h15, la phrase du jour, ensuite de 9h15-9h30 la dictée", souligne Clara. "Déjà, je ne suis pas maîtresse. Je suis en télétravail, j'ai deux autres enfants. Ce n'est pas gérable. A 8h45, je ne mets pas mon enfant à table en lui disant 'tiens on va faire le rituel'. C'est impossible. J'essaye de faire les devoirs comme je peux, mais je suis inquiète."

Elle se demande si ses enfants n'auront pas pris du retard par rapport à des élèves dont les parents peuvent s'occuper 100% du temps.

Les vacances de printemps maintenues

Interpellé par des auditeurs sur le sujet ce lundi matin sur Europe 1, le ministre de l'Education nationale a assuré qu'une régulation était en cours afin d'harmoniser les charges de travail. Il a également indiqué qu'il ne fallait pas hésiter à prendre contact avec le chef d'établissement voire le recteur. "On a eu des élèves qui se sont retrouvé surchargés", avoue-t-il. "Aujourd'hui, il y a une forme de vitesse de croisière qui s'installe".

Le maintien des vacances de printemps pourra également être l'occasion de lisser la charge de travail donnée jusqu'à présent. "Pendant cette période, les professeurs ne donnent pas de travail supplémentaire, ils ne sont pas au travail avec les élèves. En revanche, on va donner des recommandations aux familles et proposer du soutien scolaire à distance.