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Matthieu Bock, édité par Mathilde Durand
Alors que les élèves ont repris le chemin de l'école depuis lundi, certains professeurs s'alarment de la fermeture d'établissements scolaires pour des suspicions de Covid-19. Aurélien Boudon, co-secrétaire de Sud Education, dénonce "une omerta de l'administration" et des consignes visant "à passer sous silence" les informations. 
TÉMOIGNAGE

Le 19 mai dernier, La France comptait 70 établissements scolaires fermés pour des cas de Covid-19. Depuis lundi, les écoles maternelles, primaires et les collèges ont rouvert leurs portes plus largement, selon les annonces d'Emmanuel Macron. Mais certains font déjà machine arrière. A Paris par exemple, au moins deux écoles ont déjà fermé, parfois sans informations à destination des parents ou des enseignants. Interrogé par Europe 1, Aurélien Boudon, co-secrétaire de Sud Education, dénonce "une omerta de l'administration" et un "refus de communiquer".

"Une volonté de passer sous silence"

"On a l'impression qu'il y a une omerta de l'administration puisqu'il y a un refus de communiquer aussi bien dans les instances représentatives des personnels des bilans clairs du nombre de cas dans les établissements scolaires, du nombre d'écoles qui ont dû être fermées", déplore le syndicaliste. "Et quand il y a des suspicions il y a très peu d'informations qui sont faites d'une part aux familles, d'autre part à la communauté éducative de l'établissement."

Le manque de consignes et d'informations claires s'ajoute selon lui une volonté de cacher les informations aux personnes concernées. "Et il y a une volonté un peu de passer sous silence. Les premières consignes quand il y a suspicion c'est 'surtout vous ne dites rien, vous n'en parlez à personne et vous continuez à faire comme si de rien était'."

Un accueil malgré des suspicions 

Les enseignants s'alarment également de la procédure à suivre en cas de suspicion de la maladie à l'encontre d'un des membres de l'équipe éducative. "Si un personnel est malade on va lui dire de rentrer chez lui, de se faire tester et pendant ce temps-là, l'école va continuer de fonctionner, l'école va continuer d'accueillir les élèves, alors mêmes qu'ils ont pu être en contact avec le personnel concerné par la suspicion", explique Aurélien Boudon.

"Dans l'attente du résultat de son test, tout le monde continue à se rendre sur son lieu de travail et nous on a peur que cela génère des chaînes de contamination", renchérit le co-secrétaire de Sud Education.