Covid-19 : la hausse des admissions en réanimation se poursuit

Coronavirus Covid Chômage chômeurs Unédic
Plus de 26.000 nouveaux cas ont été recensés en 24 heures. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
En France, les indicateurs de l’épidémie restent inquiétants, tout comme la situation économique, avec des prévisions peu encourageantes de l'Unedic pour la fin de l'année. Plusieurs départements vont passer en état d'alerte maximale jeudi.

L’épidémie de coronavirus poursuit son inexorable progression et continue de déstabiliser l'économie, avec de sombres prévisions pour la fin de l'année. La France va adopter de nouvelles restrictions, comme le passage de plusieurs départements en état d'alerte maximale. De nombreux pays européens ont quant à eux adopté des mesures sanitaires de plus en plus restrictives. L’Irlande reconfine ainsi sa population dès mercredi soir. Le Pays de Galles suivra vendredi. 

Les principales infos à retenir :

  • Plus de 26.000 nouveaux cas ont été recensés en 24 heures
  • Plusieurs départements passent jeudi en état d'alerte maximale, préalable au couvre-feu
  • L'Unédic prévoit 420.000 demandeurs d'emplois en plus entre fin 2019 et fin 2020

Plus de 26.000 nouveaux cas, hausse des réanimations

Les nouvelles admissions en réanimation se sont encore accélérées mercredi, avec 284 entrées en 24 heures, selon les chiffres publiés par Santé publique France. Le pays déplore désormais plus de 34.000 décès dus à la maladie, 34.048 exactement, soit 166 de plus que la veille, selon l'agence de santé sanitaire.

La tendance est inquiétante dans les hôpitaux, avec 2.239 personnes au total en réanimation ou soins intensifs, donc dans un état grave. L'Ile-de-France concentre à elle seule 30% de ces cas (672 patients), et Auvergne-Rhône-Alpes 16% (360 patients).

Le taux de positivité ne cesse de progresser, à 13,7%, contre seulement 4,5% début septembre et 7,6% début octobre. Le nombre de nouveaux cas en 24 heures s'est établi à 26.676, contre un peu plus de 20.000 la veille.

Plusieurs départements en alerte maximale jeudi

Le gouvernement va annoncer jeudi qu'un "certain nombre de départements basculeront en alerte maximale" face à la progression de l'épidémie du Covid-19, a indiqué mercredi son porte-parole, Gabriel Attal, à la sortie du Conseil des ministres.

"Je peux vous dire s'agissant de la conférence de presse de demain, c'est qu'elle verra l'annonce d'un certain nombre de départements qui basculeront en alerte maximale et donc sous couvre-feu pour un certain nombre d'entre eux", a indiqué Gabriel Attal à la veille d'un point presse du Premier ministre Jean Castex. Un couvre-feu de 21 heures à 6 heures est déjà en vigueur depuis samedi dans plusieurs métropoles, dont Paris.

Jean Castex doit d'ailleurs tenir une conférence de presse sur la situation sanitaire jeudi, alors que l'exécutif réfléchit à de nouvelles restrictions pour les zones où le virus circule le plus rapidement. Plus d'infos dans cet article.

Un état d'urgence sanitaire jusqu'en février ?

L'exécutif envisage de proroger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février 2021 inclus pour faire face aux conséquences de l'épidémie de coronavirus, selon le projet de loi présenté en Conseil des ministres.

Le gouvernement entend aussi pouvoir appliquer des mesures de restrictions de circulation, de rassemblements ou d'ouvertures des établissements au moins jusqu'au 1er avril 2021, sur tout ou partie du territoire et en fonction de la situation épidémique, selon le même texte. 

420.000 chômeurs indemnisés en plus fin 2020 ?

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance-chômage, prévoit l'indemnisation de 420.000 demandeurs d'emplois supplémentaires fin 2020 par rapport à fin 2019, du fait de la destruction de 670.000 emplois salariés, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué. En raison à la fois de la hausse des dépenses d'allocations et des moindres recettes, l'Unédic enregistrerait un déficit d'une "ampleur inédite" de 18,7 milliards d'euros en 2020.

Des innovations pour lutter contre l'épidémie

Pour lutter contre l'épidémie, des innovations voient le jour. Un laboratoire français basé à Marseille travaille ainsi depuis six mois à la mise au point d'un principe actif capable de détruire le nouveau coronavirus quand il se pose sur les textiles. Des dizaines de milliers de masques sont en cours de fabrication. Réutilisables, ils sont fabriqués en coton et polyester et sont imprégnés de cet actif testé sur la souche virale. On vous dit tout ici.

Par ailleurs, selon une récente étude de l'Inserm, une simple prise de sang pourrait détecter chez les patients les formes graves de Covid-19 avant même que les symptômes ne se déclarent. Le docteur Jimmy Mohamed a expliqué ce résultat mercredi matin sur Europe 1 :

Reconfinement imminent en Irlande

L'Irlande est devenu mercredi le premier pays de l'Union européenne à reconfiner toute sa population alors que le continent, frappé par la deuxième vague de la pandémie, multiplie les restrictions pour endiguer la propagation du Covid-19. Dans l'espoir de "célébrer Noël correctement", selon les termes du premier ministre Michael Martin, les Irlandais seront assignés à résidence pour six semaines à compter de mercredi à minuit , une première dans l'UE depuis le printemps, mais les écoles resteront ouvertes.

Au Royaume-Uni, le Pays de Galles et ses trois millions d'habitants seront eux soumis à compter de vendredi à un confinement de deux semaines, mesure la plus dure instaurée dans le pays depuis la première vague de Covid-19 du printemps. En Irlande comme au Pays de Galles, les commerces non essentiels fermeront. Les Irlandais ne pourront en outre sortir de chez eux pour faire de l'exercice que dans un rayon de cinq kilomètres autour de leur lieu de résidence, sous peine d'amendes.

En Angleterre, Manchester (2,8 millions d'habitants) a été placée mardi en niveau d'alerte "très élevé", ce qui implique notamment la fermeture des bars et pubs ne servant pas à manger et des restrictions de déplacement.

Restrictions en série en Europe

Les signaux sont au rouge aussi en Italie, où deux régions, la riche Lombardie - la région de Milan, dans le nord - et la Campanie - celle de Naples, dans le sud - vont instaurer un couvre-feu, à partir de jeudi, de 23 heures à 5 heures pendant trois semaines pour la première, et à partir de vendredi à 23 heures pour la deuxième. Premier pays d'Europe frappé par la pandémie au printemps, l'Italie connaît depuis vendredi une forte hausse des contaminations (plus de 10.000 par jour). La Lombardie, son poumon économique, est à nouveau la plus touchée.

Un couvre-feu est aussi entré en vigueur mardi en Slovénie : les deux millions d'habitants n'auront pas le droit de sortir entre 21 heures à 6 heures. En Espagne, la ville de Burgos (nord) rejoint dans la nuit de mardi à mercredi la liste de plus en plus longue des municipalités partiellement bouclées. La région de Navarre (nord) subira le même sort à partir de jeudi.

Près de 1,12 million de morts dans le monde, un chiffre sûrement sous-évalué

La pandémie a fait au moins 1.126.465 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi.

Plus de 40.856.210 cas de contamination ont été diagnostiqués. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 221.083 morts, suivis par le Brésil (154.831 morts), l'Inde (115.914), le Mexique (86.993) et le Royaume-Uni (43.967).