Déconfinement : pour le professeur Deray, "il faut qu'on prenne tous nos responsabilités"

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Céline Brégand , modifié à
Si le déconfinement a été bien orchestré, certains comportements récents, comme lors de la Fête de la musique, ont choqué le professeur Gilbert Deray, chef du service néphrologie à la Pitié Salpêtrière à Paris. "Il faut qu'on prenne tous nos responsabilités car on engage beaucoup de monde", a demandé le médecin, mardi soir sur Europe 1. 
INTERVIEW

Le coronavirus continue de se propager dans le monde et le Conseil scientifique a jugé dimanche qu'une intensification de la circulation du Covid-19 à l'automne en France était "extrêmement probable". Invité d'Europe 1 mardi, le professeur Gilbert Deray, chef du service néphrologie à la Pitié Salpêtrière à Paris, estime que s'il est essentiel que les politiques envoient les bons messages, contrairement à celui envoyé pour la Fête de la Musique qu'il juge "incohérent". "Il faut qu'on prenne tous nos responsabilités car on engage beaucoup de monde", demande le médecin. 

Les images de la Fête de la Musique qui ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux dimanche dernier montrent des comportements "irresponsables", appuie le professeur. Des centaines de personnes "qui dansent, chantent et crient ensemble, donc qui s'envoient des postillons toute la journée, c'est du virus qui circule", résume-t-il. "On est à côté de la plaque !", s'insurge-t-il. 

"Le déconfinement doit être progressif"

"Il faut qu'on garde notre liberté, mais si on ne veut pas replonger dans le confinement, il faut impérativement qu'on comprenne qu'il faut des gestes barrières, un peu de distance et qu'on ne peut pas comme ça se jeter dans la vie d'avant de la même façon", prévient le professeur. Pour lui, si le déconfinement s'est bien passé, la suite est un échec. "On est à côté de la plaque !", lance-t-il. "Le déconfinement doit être pro-gre-ssif", souligne-t-il en détachant les syllabes. 

Pour empêcher une intensification de la circulation du virus, il faut donc "faire attention" et "être prêts", insiste-t-il. Et cela passe par le fait de "respecter les gestes barrières, mettre des masques, tester, isoler. Si on ne fait pas ça, le risque de reprise est majeur", prévient-il. Or, depuis quelques semaines, le professeur Gilbert Deray constate que la population s'est trop précipitée à l'extérieur. "On s'est tous jetés dans les bras les uns des autres et on s'est fait plus de bises qu'avant ! On nous avait dit qu'il y aurait un monde d'après, c'est le monde d'avant-hier en fait."