Lors de sa présentation du plan de déconfinement, qui débutera le 11 mai, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi des mesures qui vont bouleverser la vie quotidienne des Français. Selon lui, "il va falloir apprendre à vivre avec le virus".
"Si tout est prêt le 11 mai", a-t-il souligné, "alors commencera une phase qui durera jusqu’au 2 juin. Elle permettra de vérifier que les mesures mises en œuvre permettent de maîtriser l’épidémie. Et d’apprécier, en fonction de son évolution, les mesures à prendre pour la phase suivante qui débutera ce 2 juin et qui ira jusqu’à l’été". Mais "si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai", a-t-il prévenu, ou alors "plus strictement".
Les déplacements sans attestation autorisés dès le 11 mai, sous conditions
Il sera ainsi possible de circuler sans attestation à partir du 11 mai jusqu'à 100 kilomètres de son domicile. Les déplacements plus lointains ne seront eux possibles que pour "un motif impérieux, familial ou professionnel". "Les visites privées, quand elles reprennent, doivent être entourées de précautions, comme les sorties", a fait valoir le Premier ministre.
Malgré ces conditions, les plus âgés pourront circuler sans attestation. "Il n'y aura pas de contrôle, pas d'attestation de sortie pour les plus âgés d'entre nous", a ainsi précisé Édouard Philippe, évoquant un "principe de confiance et de responsabilité". Il a toutefois encouragé les plus âgés à limiter leurs déplacements.
Les transports publics réduits
La capacité des transports publics va également être drastiquement réduite pendant au moins les trois semaines suivant le 11 mai, afin de respecter la distanciation sociale. "Cela veut dire, par exemple, que la capacité du métro parisien sera (...) drastiquement réduite par rapport à sa capacité normale", a déclaré Édouard Philippe, avant d'affirmer "qu'il faudra (...) condamner un siège sur deux, favoriser, par des marquages au sol, la bonne répartition sur les quais, se préparer à limiter les flux en cas d'affluence".
Les mesures sanitaires devront également être respectées de la part des usagers. Le port du masque sera donc obligatoire pour tous les passagers dans les transports publics pendant les trois semaines suivant le 11 mai.
Les déplacements entre régions fortement limités
Les déplacements entre régions ou départements devront eux être limités. À partir du 11 mai, ils seront ainsi réduits "aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux, pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus", a détaillé Édouard Philippe. Dans ce contexte, des mesures contraignantes seront mises en place pour les voyages en train.
Pas de cérémonies religieuses avant le 2 juin, les cimetières vont rouvrir
Les lieux de culte, actuellement ouverts, pourront continuer à accueillir du public. Toutefois, Édouard Philippe a estimé "légitime de leur demander de ne pas organiser de cérémonies avant le 2 juin", notant au passage, "l’impatience des communautés religieuses". Une mesure qui s'applique aux mariages massivement reportés depuis le début du confinement. Le chef du gouvernement a déclaré qu'"en attendant des jours meilleurs, les mairies continueront à proposer, sauf urgence, le report des mariages".
A partir du 11 mai, les cimetières vont rouvrir mais les enterrements devront être encadrés. "Les cérémonies funéraires resteront autorisées comme aujourd'hui, dans la limite de 20 personnes", a ainsi annoncé le Premier ministre.
Des rassemblements limités à 10 personnes
Aujourd'hui interdits, les rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés "seront limités à 10 personnes", à partir du 11 mai, a précisé le Premier ministre.
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Certains parcs ouverts mais les plages fermées
Fermés depuis le début du confinement, les parcs et jardins pourront ouvrir à nouveau. Toutefois, ce sera possible uniquement dans les départements où "le virus ne circule pas de façon active", selon le Premier ministre, autrement dit, dans les départements "verts". La situation sanitaire sera en effet étudiée localement, département par département, différenciés en "vert" ou "rouge".
Après le 11 mai, les plages resteront, elles, inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin.
Médiathèques, bibliothèques et petits musées rouvriront leurs portes
Le monde culturel, mis à l'arrêt depuis le début du confinement, reprendra son cours, dans une moindre mesure. Si les médiathèques, les bibliothèques et petits musées "pourront rouvrir leurs portes dès le 11 mai", ce ne sera pas le cas des grands musées, cinémas, théâtres et salles de concert. Quant aux "salles des fêtes et polyvalentes, elles resteront fermées "jusqu’au 1er juin", a avertit Édouard Philippe.
L'activité sportive autorisée, sous condition
Actuellement autorisée uniquement sous condition d'une attestation, la pratique d'une activité sportive individuelle en plein air pourra se faire librement. Mais "la barrière actuelle du kilomètre" ne devra pas être franchie et "les règles de distanciation physique" respectées, a averti Édouard Philippe. Il s'agira du seul cas de figure autorisé puisqu'"il ne sera possible ni de pratiquer du sport dans des lieux couverts, ni des sports collectifs, ni des sports de contact", d'après le chef du gouvernement.
La reprise des sports collectifs, des sports en intérieur et des sports de contact sera "étudiée dans une prochaine phase", a précisé le ministère après le discours d'Édouard Philippe, avec "une clause de revoyure le 2 juin".
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Pas d'événements de plus de 5.000 personnes
Annulées ou reportées pendant le confinement, les grandes manifestations sportives, culturelles, notamment les festivals, les grands salons professionnels, tous les événements qui regroupent plus de 5.000 participants seront, après le 11 mai, encore interdits. Édouard Philippe a précisé que ces événements "ne pourront se tenir avant le mois de septembre".
Le Premier ministre a également annoncé que la saison 2019-2020 de Ligue 1 et des autres sports professionnels ne reprendra pas. Peu après son discours, le ministère des Sports a par ailleurs précisé qu'"avant fin juillet, il ne peut pas y avoir de compétition, même à huis clos".