Dans l'Oise, un village exaspéré par les rodéos sauvages de jeunes venus de la région parisienne
Puisqu'ils sont pris en chasse dans les grandes villes, ces motards délinquants s'exilent de plus en plus à la campagne. Dans l'Oise, le petit village de Silly-le-Long n'en peut plus. Entre les vrombissements des engins et les risques pour la sécurité du quotidien, la situation est intenable et elle est encore plus insupportable pendant l'été.
Dans l’Oise, un petit village vit sous les vrombissements des motos cross. Depuis trois ans, Silly-le-Long, commune de 1.200 habitants, fait face à des rodéos urbains. Les motards viennent en majorité de la Seine-Saint-Denis. Et problème : ces derniers deviennent de plus en plus fréquent, surtout en cette période estivale. Le maire et ses habitants sont excédés, comme a pu le constater Europe 1.
"Ça monte à 30 ou 40 motos" par course
C'est à 500 mètres de la maison de François et Julia que se déroulent des courses sauvages de moto. En bordure de la commune de Silly-le-Long, les motards font rugir leurs machines et enchaînent les allers-retours. "On a l'impression d'avoir un terrain de cross dans le jardin. Ça nous arrive même de rester à l'intérieur vu que dès qu'on sort c'est des bruits de moto sur des bruits de moto. Quand il n'y en a pas beaucoup, il y a 5 à 6 motos, quand il y en a beaucoup, ça monte à 30 ou 40 motos", décrit François.
Tous les jours, les moteurs tournent de 17 heures jusqu'à la tombée de la nuit. "Nous, le soir, quand on essaie d'ouvrir les Velux, on entend tout. On a des enfants, c'est pas très pratique pour qu'ils puissent s'endormir", complète Julia.
Un problème de fond
Et les rodéos s'invitent même en plein cœur de la commune : panneaux "Stop" grillés et cédez-le-passage non respectés, le tout en roue arrière, Audrey craint pour la sécurité de ses deux enfants. "Il y a quand même beaucoup de petits ici, donc eux ils jouent sur le square, ils font pas attention à savoir s'il y a des motos qui vont débouler. Et on essaie de leur dire... Mais bon forcément après, ça peut vite déraper", confie-t-elle.
Les rodéos urbains sont interdits dans beaucoup de villes, les pilotes se réfugient donc à la campagne. "Ils viennent de Sarcelles, d'Aulnay-sous-bois, de Creil ou d'autres villes de banlieue de la région parisienne. C'est rageant parce que ces gens (les habitants de Silly, ndlr) ont travaillé toute la semaine, ils espèrent être tranquille, et puis ils voient arriver la banlieue, il y a quand même un problème de fond", estime le maire de la commune, Daniel Lefranc. Il espère désormais que l'État prendra un arrêté prochainement pour interdire la présence de ces motos.