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Wallis Gleize (depuis Papeete), édité par Ugo Pascolo
Malgré l'un des taux d'incidence parmi les plus élevés du pays, avec 522 cas pour 100.000 habitants, la Polynésie française refuse de se reconfiner. Un couvre-feu y est en vigueur au moins jusqu'au 14 décembre, mais les autorités locales considèrent qu'un nouveau tour de vis serait une catastrophe pour l'économie.   
REPORTAGE

C'est un territoire qui n'envisage pas le reconfinement. Alors que la métropole attend avec impatience l'allocution d'Emmanuel Macron, mardi à 20 heures, pour livrer les grandes lignes du déconfinement en "trois étapes", la Polynésie française refuse de subir un nouveau confinement. Pourtant, cette collectivité d'outre-mer a l'un des taux d'incidence les plus élevés du territoire français : 522 cas pour 100.000 habitants. 

"Il ne faut pas refaire de confinement"

Si les autorités locales ont donc rejeté un reconfinement, elles ont tout de même maintenu un couvre-feu au moins jusqu'au 14 décembre. Mais un tour de vis supplémentaire serait une véritable catastrophe économique et sociale pour la collectivité, pointe la présidence locale. Un sentiment partagé par Elvis, commerçant au marché de la capitale Papeete. "Il ne faut pas refaire de confinement", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "La première fois, au mois de mars, c'était très dur. Alors s'il y en a un nouveau ce serait une catastrophe pour la Polynésie. Tout le commerce local dépend des touristes."

"Je pense que les choses ont été précipitées"

Et c'est justement pour sauver les commerçants que les frontières ont été rouvertes dès le 15 juillet. Mais deux semaines plus tard, l'épidémie de coronavirus a commencé à se répandre sur ce territoire. "Si on avait fermé les frontières, il n'y aurait peut-être pas eu de décès en Polynésie", avance de son côté Émile, buraliste. "Je pense que les choses ont été précipitées, les frontières auraient pu rester closes jusqu'à la fin 2020." 

Bien que les frontières soient ouvertes, un nouveau coup dur est venu toucher les commerçants de cette collectivité : le confinement national. Ce dernier empêche les métropolitains de se rendre en Polynésie pour des motifs touristiques. Les compagnies aériennes qui desservent la Polynésie française ont d'ailleurs déjà réduit leurs rotations.