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Ugo Pascolo
Après avoir expliqué sur Europe 1 au ministre en charge des PME, Alain Griset, qu'elle refusait de fermer sa librairie malgré le reconfinement, Florence Kammerman a reçu à plusieurs reprises la visite de la police. Sur notre antenne ce lundi, cette commerçante raconte que les forces de l'ordre ont même évoqué une "garde à vue" en plus d'une fermeture administrative. 
TÉMOIGNAGE

C'est une libraire révoltée qui refuse de baisser le rideau. Mardi dernier, lors d'une édition spéciale "SOS petits commerces" sur Europe 1 en présence du ministre en charge PME Alain Griset, Florence Kammerman passe sur notre antenne. La gérante de la librairie "Autour du Livre" à Cannes, dans les Alpes Maritimes, explique refuser de fermer son commerce malgré les règles en vigueur lors de ce reconfinement. Le ministre lui indique alors qu'elle risque une fermeture administrative. Et de fait, la commerçante a depuis reçu la visite des forces de l'ordre à plusieurs reprises. Celles-ci ont même évoqué la possibilité d'une "garde à vue".

Une désobéissance "en âme et conscience"

Le lendemain de sa conversation avec le ministre en direct sur Europe 1, Florence Kammerman a vu la police entrer dans sa librairie deux fois, "une première fois à 11 heures et une autre à 16 heures". Les forces de l'ordre lui ont alors demandé si elle était au courant de la législation. La libraire raconte leur avoir répondu par l'affirmative, en précisant qu'elle "désobéit en son âme et conscience" tout en "respectant scrupuleusement" les gestes barrières. "Sur 100m², je reçois trois à quatre personnes avec lavage de mains, masque etc..."

"On m'a même parlé d'une garde à vue"

Mais c'est ce lundi que "le ton monte d'un cran", avec une nouvelle visite de la police. "On m'a dit que c'était la dernière étape avant la fermeture administrative et on m'a même parlé de garde à vue." Une violence incompréhensible pour Florence Kammerman. "Je me demande si le gouvernement mesure l'importance de la culture. Nous sommes tous atterrés de voir qu'il s'en prend à une librairie. On ne vend pas de drogue !"

Face à ces pressions, la libraire, consciente que "cette affaire est devenue un symbole", se laisse une "nuit de réflexion" pour décider si elle cède et baisse le rideau. "Je vais consulter mon avocat, des proches, mon fils qui est étudiant en droit... Mon compagnon et moi allons annoncer notre position demain [mardi] quant à cette obligation de fermeture."