Service de réanimation à Bobigny, 8 février 2021. 1:01
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Yasmina Kattou, édité par Mathilde Durand , modifié à
Le Covid-19 circule en Ile-de-France à un niveau très élevé : en moyenne 350 cas pour 100.000 habitants. Les services hospitaliers, notamment en réanimation, sont sous pression. "On peut être, certains jours, à 100% de lits occupés", confie sur Europe 1 Mehran Monchi, chef du service réanimation à l'hôpital de Melun (Seine-et-Marne). 
TÉMOIGNAGE

"Toutes les 12 minutes, un Francilien est admis en réanimation". Lors de son point presse hebdomadaire, le ministre de la Santé Olivier Véran a été clair quant à la situation particulièrement inquiétante de l'épidémie de Covid-19 en Ile-de-France. Le virus circule à un niveau élevé dans cette région, la plus peuplée de France, avec un taux d'incidence moyen de 350 cas pour 100.000 habitants, contre 220 au niveau national. Conséquence : les services hospitaliers sont sous pression, notamment en soins intensifs. Mehran Monchi, chef du service réanimation à l'hôpital de Melun (Seine-et-Marne) confirme cette inquiétante tendance sur Europe 1.

"La pression sur l'ensemble des services de réanimation d'Ile-de-France est une réalité. On peut être, certains jours, à 100% de lits occupés", indique le médecin. "Tous les jours, il y a, évidemment, des patients qui sortent et d'autres qui arrivent", ajoute Mehran Monchi, qui précise que son service dispose d'une quarantaine de lits de réanimation. Un nombre qui s'avère parfois trop limité.

Une activité élevée

Actuellement 1.080 patients sont hospitalisés dans les services de réanimation franciliens, a indiqué Olivier Véran, soit presque le pic de la deuxième vague de l'épidémie. Si le rythme des contaminations ne diminue pas, cet indicateur pourrait atteindre 1.500 d'ici la fin du mois, "un seuil" critique, précise le ministre.

"L'activité va rester élevée. On ne voit pas l'activité, ou le nombre de patients, diminuer pour l'instant", explique le chef de service Mehran Monchi, dans l'incertitude. "L'effet du variant anglais sur l'augmentation de l'épidémie s'est fait ressentir. Maintenant, il est possible que cela n'aille pas au-delà. Mais on ne peut pas prévoir."

Le variant britannique, qui serait plus contagieux mais aussi 64% plus mortel selon une étude anglaise publiée mercredi, représente désormais plus de 67% des cas positifs sur le territoire. Pour soulager les services d'Ile-de-France, des dizaines voire "des centaines" de transferts de patients sont prévus vers d'autres régions, a indiqué Olivier Véran.