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Jean-Luc Boujon, édité par Pauline Rouquette , modifié à
En Haute-Savoie, un nouveau-né, positif au coronavirus, a développé des symptômes quelques jours seulement après sa naissance. Après une grande période d'inquiétude, sa mère, ayant elle-même contracté le coronavirus, est persuadée d'avoir contaminé son enfant alors qu'elle était enceinte.
REPORTAGE

À Rumilly (Haute-Savoie), un nouveau-né atteint de Covid-19 a développé des symptômes dans les trois premiers jours de sa vie. Il est désormais tiré d'affaire, mais sa mère - également positive au coronavirus - et les médecins ont dû passer par une grande période d'incertitude. Né le 21 octobre dernier à Annecy, le petit Daryo présentait des symptômes inquiétants.

"Le bébé a été positif parce que j'étais enceinte"

"Il est né avec les yeux qui partaient en coucher de soleil, c'est-à-dire qui partaient vers le bas", explique la maman du petit Daryo, âgée de 24 ans. "Il a fait 40 de fièvre, ils ont dû faire un prélèvement urinaire, de selles, une ponction lombaire, un prélèvement sanguin et le test PCR, tout a été négatif, sauf le test PCR", poursuit-elle. Son fils a donc bien été testé positif au Covid-19, à seulement trois jours de vie.

Si la maman est aujourd'hui positive, elle est néanmoins persuadée que c'est elle qui a transmis le virus à son petit. "Je ne l'ai pas attrapé à la clinique, sinon il n'y aurait eu que moi et mon fils de malades", insiste-t-elle, précisant que ses parents, ses grands-parents et son frère ont eux aussi été contaminés. "Je pense que tout le monde l'a attrapé à la maison, et que le bébé était positif parce que j'étais enceinte".

"C'était inédit comme cas"

S'ensuivent des moments difficiles à l'hôpital d'Annecy. En pleine deuxième vague de Covid-19, la maman est isolée avec son bébé. "Le fait d'être isolée toute seule dans une chambre avec l'équipe médicale qui venait me voir qu'en cas de force majeure - quand ils rentraient, ils étaient déguisés en cosmonautes -, je n'avais aucun contact avec l'extérieur, je ne pouvais pas ouvrir la fenêtre pour prendre l'air... J'ai vécu ça comme une prison", confesse-t-elle.

De plus, poursuit-elle, "les médecins n'étaient jamais rassurants, ce qui n'était pas de leur faute, parce que c'était inédit comme cas (en France, NDLR), c'était le premier nouveau-né. Alors ils y allaient à tâtons, et me disaient que ça pouvait s'améliorer comme s'aggraver du jour au lendemain."

Mais peu à peu la fièvre a baissé, et le bébé continue de bien s'alimenter. Aujourd'hui, il est rentré à la maison avec sa mère, et va bien. Des examens ont montré qu'il n'avait aucune séquelle neurologiques.