Couvre-feu : "Les mesures d'ordre général sont toujours injustes", affirme le maire de Nancy

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Pauline Rouquette , modifié à
Comme dans de nombreux autres villes et départements, le couvre-feu est entré en vigueur samedi à Nancy. Pourtant, le département de Meurthe-et-Moselle n'est pas en alerte maximale. Le maire de Nancy, Mathieu Klein, était l'invité d'Europe 1, samedi matin.
INTERVIEW

L'extension du couvre-feu, annoncée par le Premier ministre jeudi pour la Meurthe-et-Moselle (et 37 autres départements), est entrée en vigueur samedi à minuit. À Nancy, les bars ont fermé, tout comme la foire d'automne. Comme dans de nombreux autres départements, les Meurthois devront désormais rester chez eux entre 21 h et 6 h. Alors que ce département de l'Est n'est pas en alerte maximale pour Covid-19, certains habitants dénoncent l'injustice de ces mesures.

"Les mesures d'ordre général, c'est toujours injuste", répond le maire de Nancy, Mathieu Klein, invité d'Europe 1, samedi. "Vous vous adressez aussi bien à ceux qui ont fait de vrais efforts, qu'à ceux qui n'ont pas joué le jeu", poursuit-il. Pour autant, l'édile insiste sur la nécessité de redoubler d'efforts pour ne pas avoir à passer à l'étape supérieure : un reconfinement.

"La situation est grave"

"Dans l'Est, nous sommes des gens lucides", poursuit Mathieu Klein, également président de la métropole de Nancy. "Nous savons que la courbe de l'épidémie n'arrête pas sa progression vertigineuse. Bien sûr que nous allons tout droit vers un reconfinement partiel, local", poursuit-il. "C'est la pire situation, il faut que chacun prenne conscience, sur le plan sanitaire, éducatif, économique, culturel, que la situation est grave."

Alors que le Grand Est a été durement touché par la première vague de l'épidémie, au printemps dernier, le maire de Nancy dit avoir retenu les enseignements de cette crise. "Depuis l'été on nous a demandé, à toutes les métropoles, de préparer différents niveaux d'intervention, dont le confinement", explique-t-il. "Nous sommes prêts, mais ce n'est pas un scénario irrémédiable. Il faut que nous soyons capables de casser la courbe, même si c'est très difficile." 

"Malgré les efforts que nous avons faits, ils sont insuffisants"

Difficile notamment pour la vie économie du département, dit-il, évoquant particulièrement le sort des cafetiers et restaurateurs, mais aussi de la vie locale, des traditions. "Quand vous êtes maire de Nancy et que vous devez annoncer que les villages de la Saint-Nicolas ne pourront pas se tenir, ça fait mal au cœur", affirme Mathieu Klein qui a également dû annuler le défilé de la Saint-Nicolas. "C'est une situation difficile, mais ce serait encore plus difficile si nous devions retourner vers un confinement, donc il faut se préparer".

Ainsi, il est vrai, selon le maire de Nancy, "qu'une mesure générale, ça s'applique à tout le monde, c'est profondément injuste parce que c'est fait sans discernement". Mais Mathieu Klein, l'assure : "Je ne sais pas s'il y avait des solutions alternatives. Je me fie à mes échanges quotidiens avec le CHRU, les médecins et les épidémiologistes qui disent tous qu'aujourd'hui, que malgré les efforts que nous avons faits, ils sont insuffisants."