Le coronavirus perturbe nettement la rentrée universitaire (photo d'illustration). 1:20
  • Copié
Stéphane Place, édité par Margaux Lannuzel
Europe 1 est allée à la rencontre des étudiants de l'université de Bordeaux-Montaigne, qui font leur rentrée dans le contexte très particulier de l'épidémie de coronavirus. Entre moyens limités pour le travail à distance et absence de traditionnelles soirées de début d'année, ils s'avouent "un peu paumés".
REPORTAGE

Près de trois millions d'étudiants effectuent actuellement leur rentrée, sur fond de reprise de l'épidémie de coronavirus et avec déjà des foyers de contamination identifiés dans des écoles reconnues. Alors que les étudiants sont pile dans la tranche d'âge qui enregistre un rebond des cas de Covid 19, la ministre de l'Enseignement supérieur a donc lancé un appel à la responsabilité pour endiguer la propagation du virus. Résultat : pour les étudiants actuellement accueillis dans les facs, l'heure est à l'incertitude, voire à l'angoisse, comme a pu le constater Europe 1 à Bordeaux-Montaigne.

"Je ne fais pas les soirées étudiantes"

"Déjà que l'université ça n'est pas facile, c'est sûr qu'on n'a pas une rentrée comme les autres", déplore ainsi une étudiante. "Un peu paumés", "inquiets", les jeunes rencontrés sur le campus répètent leur appréhension face à une épidémie qui remet en cause les manières d'enseigner, mais aussi les stages ou les séjours à l'étranger, par exemple. "Le travail à distance, c'est compliqué", déplore un étudiant. "Le coronavirus, c'est quelque chose qui m'angoisse, je fréquente mes grands-parents beaucoup alors je ne fais pas les soirées étudiantes", renchérit une autre.  

Cette année, le week-end d'intégration a de toute façon été annulé, tout comme les traditionnelles soirées de rentrée. Sur ce point, Lionel Larré, président de l'Université, salue le comportement responsable de ses étudiants. 

"De nombreux étudiants ne sont pas équipés"

Concernant l'organisation des cours, la jauge a été sérieusement revue à la baisse dans les grands amphithéâtres, réduits à 30% de leur capacité d’accueil, avec des cours à distance. Mais "de nombreux étudiants ne sont pas équipés", déplore le président. "Nous essayons de prêter des ordinateurs à ceux qui n'en ont pas, mais clairement nous n'avons pas assez d'ordinateurs pour leur prêter. Il faut vraiment que l'Etat prenne ses responsabilités pour aider les universités", estime-t-il.

"Nous avons débloqué des moyens pour que chaque étudiant ait un compte 'Zoom' afin de pouvoir faire cours en direct, par visioconférence", ajoute Lionel Larré. "Mais nous n'avons pas d'équipements de captation vidéo dans toutes les salles..."