A l'intérieur des églises, l'évêque de Nanterre souhaite que les fidèles n'occupent "qu'un siège sur trois et un rang sur deux". 2:34
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Laetitia Drevet , modifié à
Le Conseil d'Etat a estimé que l'interdiction de réunion dans les lieux de culte était disproportionnée et a enjoint le gouvernement à la lever "dans les huit jours". Évêques, rabbins et imams se réjouissent de cette réouverture, et promettent de strictes mesures sanitaires.

Les fidèles de tous les cultes pourront à nouveau se rassembler. Le Conseil d'Etat a ordonné lundi au gouvernement de lever l'interdiction "générale et absolue" de réunion dans les lieux de culte, mis en place dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, en raison de son "caractère disproportionné". Il a enjoint le gouvernement de la lever "dans un délai de huit jours". Une "grande joie" pour Matthieu Rougé,​ évêque de Nanterre, qui a toutefois assuré au micro d'Europe 1 mardi matin que les paroisses mettraient en place des "mesures sanitaires rigoureuses" en amont de cette réouverture.

A l'intérieur des églises, il souhaite notamment que les fidèles n'occupent "qu'un siège sur trois et un rang sur deux". Du gel hydroalcoolique sera mis à leur disposition, et les entrées et sorties se feront de manière ordonnée et progressive, afin de respecter la distanciation physique. Au moment de la communion, lorsque le prêtre est au plus près des fidèles, le port du masque pourrait être recommandé. 

"Il n'est pas question de se précipiter"

"Il n'est pas question de se précipiter pour ouvrir sans prendre toutes les précautions possibles", a à son tour souligné Haïm Korsia, grand rabbin de France, au micro d'Europe 1. Il envisage dans les prochains jours de limiter le nombre de personnes par lieu, ainsi que de nommer un "référent médical" pour chaque synagogue.

"Il faudra être respectueux et rigoureux", appuie l'évêque Matthieu Rougé, précisant qu'il serait bon que les paroisses "travaillent avec les maires et les préfets" pour "mettre en place des dispositions sûres". 

"Dans la prière musulmane, il y a beaucoup de promiscuité"

Même avis du côté de Tareq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux. "On est partagé entre le désir d'organiser le culte, et la prudence qui sied à la situation", affirme-t-il. 

Lui aussi envisage des mesures sanitaires strictes pour tous les fidèles qui se rendront à la mosquée dans les prochains jours. "Dans la prière musulmane, il y a beaucoup de promiscuité. Les gens se mettent les uns à cote des autres. Cela ne sera pas possible immédiatement", explique-t-il, précisant que les fidèles devront veiller à conserver un mètre de distance entre eux. "Le désir de se réunir est immense, mais il ne faut pas que cette rencontre se fasse au prix de la santé."