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Laetitia Drevet
Le confinement a de lourdes conséquences sur les étudiants précaires. Ayant perdu leur petit boulot, certains ont du mal à se nourrir. Enfermés dans des espaces parfois très exigües, d'autres se retrouvent esseulés et en détresse psychologique. Partout en France, des initiatives émergent toutefois pour leur venir en aide. 

Le confinement pèse lourdement sur la vie des étudiants. En France, 20% d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'INSEE. La perte d'un petit boulot et la fermeture des restaurants universitaires sont pour eux désastreuses. "Je travaillais avec trois jobs étudiants et là je n’en ai plus qu’un, qui me rapporte une centaine d’euros par mois. Tout s’écroule", confie Jessica, qui avoue se restreindre à un repas par jour par manque de moyen. 

Pour leur venir en aide, plusieurs initiatives ont vu le jour partout en France depuis le début du confinement. "Nous distribuons des colis de première nécessité, avec des produits d'hygiène et des denrées alimentaires qui permettent de tenir environ une semaine", explique Yanis Limame, président de Gaelis, groupement d'association lyonnaises, au micro d'Europe 1. Les bénévoles donnent rendez-vous aux étudiants dans sept point de collectes différents, pour réduire au maximum leur temps de déplacement. Cette semaine, ils ont enregistré quelques 650 demandes. 

Des aides financières d'urgence

Lundi soir, le président de la République a annoncé qu'une aide exceptionnelle serait versée aux étudiants les plus précaires, sans encore en préciser la date et le montant. En attendant, des fonds d'urgence sont débloqués par certaines universités. "Notre fonds d'aide a été multiplié par 5, passant d'une dotation de 5.000 à 25.000 euros", assure Rachid El Guerjouma, président de l'université du Mans. Des repas fournis par la ville sont par ailleurs distribués gratuitement aux 300 étudiants confinés dans leur chambre sur le campus. 

Détresse psychologique et difficultés numériques

Mais la détresse des étudiants confinés n'est pas que financière. Enfermés parfois seuls, dans des espaces réduits, certains ont aussi besoin d'aide psychologique. La FACE 06 (Fédération des Associations et corporations étudiantes des Alpes Maritimes) a pour eux mis en place une hotline, joignable tous les jours de la semaine, pour écouter et répondre aux questions des étudiants de la région. "Nous ne sommes pas psychologues, mais la plupart ont simplement besoin de parler", précise Amaury Baudoux, président de La FACE 06. 

D'autres associations et universités se sont penchées sur les difficultés des étudiants n'ayant pas ou peu accès à internet. Habitant en zone blanche ou ne disposant pas de matériel adéquat, ils ont du mal à suivre leurs cours en ligne, et ne pourront pas passer comme leurs camarades les examens à distance.

Pour les aider, le président de l'université Caen-Normandie met à leur disposition des ordinateurs portables ainsi que des clé 4G. Et pour ceux qui n'arrivent pas à se connecter de chez eux, il fait en ce moment des demandes de déplacements dérogatoires auprès de la préfecture, afin qu'ils puissent rejoindre un lieu moins isolé le jour des partiels.