Dans certaines régions, il faut parfois attendre plusieurs jours pour se faire tester. 1:27
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Justin Morin, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Des biologistes alertent vendredi sur le manque de personnel dans les laboratoires, confrontés à un afflux toujours plus important de clients désireux de se faire tester. Même si les stocks sont largement suffisants, il faut parfois attendre plusieurs jours pour subir le prélèvement.

Après un retard largement dénoncé au plus fort de l'épidémie, la France est désormais capable, en théorie, de réaliser 700.000 dépistages par jour pour traquer le coronavirus. Les stocks sont là, on ne manque plus de tests. Mais la pénurie désormais, c'est celle de personnel. Il n’y a pas assez de monde dans les laboratoires pour prendre en charge les patients et il faut parfois attendre quatre jours pour pouvoir être testé. "On constate ces derniers jours une augmentation des demandes pour laquelle on n’arrive pas à faire face", confirme le biologiste Anthony Mouchère à Europe 1.

L’homme est l'un de ceux qui ont donné l'alerte. Il est patron d'un réseau de sept laboratoires dans le nord de Nantes et également représentant du syndicat des biologistes dans le Pays de la Loire. Et son constat, c'est qu'il n'y a assez de personnel. "Ce prélèvement doit être fait par du personnel habilité qui correspond aux biologistes ou aux infirmières. Ce personnel est très sollicité par tous les établissements, notamment les hôpitaux qui recrutent actuellement beaucoup d’infirmières", explique Anthony Mouchère.

"Ça risque de créer un mécontentement"

Beaucoup sont aussi partis en vacances. Or, la demande ne faiblit pas. Certaines compagnies aériennes réclament un test récent pour prendre l'avion. Des campagnes de dépistage massif sont lancées, comme en Mayenne. Or, il y a déjà entre deux et trois jours d'attente dans le principal laboratoire de Laval.

Il est urgent de mieux s'organiser, plaide François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes. "C’est vrai que ça risque de créer un mécontentement en disant qu’on n’est pas capables de répondre à la demande", explique-t-il. "Donc la première des choses, c’est de prioriser les gens qui ont des symptômes. Il faut le redire. Parce que c’est eux qui ont éventuellement des cas contact et pourront [entraîner le dépistage] d’autres personnes autour."

François Blanchecotte appelle à un plan blanc de soutien pour les laboratoires afin d'être prêt en cas de deuxième vague.