De nombreuses interrogations subsistent, à une semaine de la rentrée (photo d'illustration). 1:25
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Joanna Chabas, Diane Berger et Margaux Lannuzel , modifié à
Alors que les élèves des écoles, collèges et lycées doivent reprendre le chemin de la classe lundi prochain, parents d'élèves et enseignants dénoncent un protocole encore trop flou sur plusieurs sujets. Des consultations doivent avoir lieu cette semaine. 

"On entend tout et son contraire, et je ne sais pas si je dois être rassurée ou inquiète." A une semaine de la rentrée, maintenue malgré la circulation accélérée du coronavirus en France, Caroline prépare le retour en classe de ses quatre garçons, de la maternelle au collège. Et pour la maman comme pour beaucoup de parents d'élèves, de nombreuses sources d'inquiétude demeurent. 

Caroline, par exemple, dénombre autant d'enfants que de règles sanitaires différentes et ne comprend pas pourquoi son aîné de 12 ans devra porter un masque, mais pas son petit frère, âgé de 10 ans - le seuil d'obligation étant fixé à 11 ans. "Pour nous, ce sont deux enfants avec deux ans d’écart et qu’on a toujours élevés ensemble… Je ne vois pas vraiment la différence entre les deux donc j’ai l’impression qu’il y en a un qui va être protégé et pas l’autre", souffle-t-elle au micro d'Europe 1. 

"On sent beaucoup d'inquiétude"

Autre point de crispation : l'achat de ces fameux masques, présentés comme une "fourniture comme les autres" par Jean-Michel Blanquer. "Je ne sais pas si cette décision est équitable, parce qu'il faut pouvoir se les payer, les entretenir", déplore Marie, mère d'un collégien de 11 ans, pour qui elle a prévu six masques lavables, pour un budget de 10 euros. "Je trouve ça dommage que l’Etat ne s’empare pas de cette problématique, au risque que les enfants les portent pas ou les jettent..."

Face aux nombreux contestations, le ministre de l'Education a déjà annoncé que le masque pourra être distribué gratuitement, au cas par cas, aux familles "en grande difficulté". Le ministre doit par ailleurs consulter cette semaine tous les syndicats d'enseignants et chefs d'établissements, également préoccupés. "On sent beaucoup d'inquiétude, à la fois chez les parents d'élèves et chez les personnels", assure ainsi au micro d'Europe 1 Frédérique Rollet, secrétaire générale du syndicat SNES FSU. 

"On attend des mesures plus fortes", martèle celle qui rencontrera Jean-Michel Blanquer lundi après-midi, évoquant un protocole datant de juillet et "qui a été fait à un moment où l'épidémie était quand même décroissante". "On est dans des lieux, évidement, de concentration importante de personnel et d'élèves, notamment dans les lycées, où les élèves bougent beaucoup et changent sans cesse de salle", rappelle-t-elle. "C'est donc très difficile de savoir quel était le traçage en cas de détection d'un cas de Covid."

"Un protocole qui soit clair pour tout le monde"

Outre le masque, la secrétaire générale soulève "d'autres précautions à prendre sur l'aération des locaux, le brassage des élèves, les parties communes des établissements, etc." Et conclut : "On tient vraiment à ce qu'il y ait un protocole qui soit clair pour tout le monde."