L'application StopCovid est un échec. 1:28
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Sarah Calamand, édité par Margaux Baralon , modifié à
En France, l'application "StopCovid", censée permettre d'identifier les personnes en contact avec des malades du coronavirus, est un échec. Mais ce cas n'est pas isolé. En Australie, ou encore en Allemagne, les résultats des outils numériques déployés dans le même objectif sont tout aussi mauvais.

Vous n'entendez plus parler de l'application StopCovid ? C'est normal. Ce dispositif, censé permettre d'identifier les personnes en contact avec les malades du Covid-19 pour éviter la propagation du virus, est un échec. Seulement 14 alertes ont été envoyées depuis son lancement début juin. Mais ce n'est pas propre à la France. De l'Australie au Danemark, en passant par le Ghana et la Malaisie, chaque pays a développé ses outils numériques et aucun n'a fait ses preuves. Le principal frein à l'efficacité de ces applications, c'est que personne ne les utilisent. Moins de 22% de la population australienne s'y est mise, seulement 14% des Allemands et en France, c’est encore moins : 3% des habitants ont adopté StopCovid

Le bluetooth n'est pas une technologie adaptée

Ces faibles taux de téléchargement n’expliquent pas tout. Il y a aussi la technologie utilisée pour recenser les cas contact d'un malade. Toutes ces applications misent sur le bluetooth, alors que ce n'est pas du tout adapté à la situation. "Quand vous avez un téléphone qui parle à un autre téléphone c’est assez simple. Dans des cas où l’environnement va être saturé, comme le métro, avec énormément de téléphones, vous pouvez très bien ne pas détecter votre voisin, ou alors votre voisin ne va pas vous détecter", explique Olivier Blazy, spécialiste du numérique. "Pour des cas qui auraient du être détectés par l’application, ça ne va donc pas fonctionner non plus."

Des résultats décevants, et c'est sans compter la méfiance de la population concernant l'utilisation des données. La CNIL, le gendarme de la vie privée numérique des Français, demande d'ailleurs au gouvernement de clarifier l’utilisation de certaines informations sur les rares utilisateurs de l’application Stop Covid.