Et si le pire était encore à venir ? Face à la montée de la troisième vague de Covid-19 en France, Pascal Crépey, épidémiologiste à l'Ecole des hautes études en santé publique à Rennes, avance que "le mois à venir risque d'être compliqué" d'un point de vue sanitaire. Malgré l'entrée en vigueur du confinement dans 16 départements le week-end dernier, et la probable mise sous cloche prochaine du Rhône, de l'Aube et de la Nièvre, ce spécialiste estime que "les 15 jours à venir sont déjà tracés, puisque les personnes qui vont arriver à l'hôpital en Île-de-France et dans les autres départements confinés ont déjà été infectées".
Une "aggravation de la tension" hospitalière
Des nouveaux malades qui vont continuer de remplir des hôpitaux et les services de réanimation, déjà rendus au bord de la saturation dans de nombreux territoires, provoquant inexorablement une "aggravation de la tension". De là peut-être à dépasser le pic des cas graves en réanimation de la 2e vague (4.900 le 16 novembre), alors que les derniers chiffres disponibles indiquent que 4.651 personnes infectées sont actuellement dans ces services.
Dans trois régions, l'Île-de-France, les Hauts-de-France et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'afflux de malades est tel qu'il a déjà contraint les hôpitaux à déprogrammer des soins et à "pousser les murs" pour augmenter les capacités d'accueil des cas graves.
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Le pic épidémiologique atteint dans 15 jours
Une situation donc très délicate à gérer, et qui le restera, quand bien même "par chance ce nouveau confinement est efficace", affirme Pascal Crépey. Car en plus de pointer que le pic de cette vague des variants arrivera uniquement d'ici à une quinzaine de jours, l'épidémiologiste rappelle que "malheureusement une fois en haut, il faut encore redescendre". Et la tension hospitalière sera "très dure" pendant cette période. En résumé, "c'est le mois à venir qui risque d'être compliqué".