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Eve Roger, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Apéritif de déconfinement, retrouvailles à moins de dix dans un petit appartement... Les Français se retrouvent depuis lundi, mais ne respectent pas toujours les gestes barrières avec leurs amis, donnant des accolades ou se tenant à moins d'un mètre. Des gestes qui pourtant doivent être assimilés urgemment pour éviter une résurgence de la pandémie.
REPORTAGE

Depuis lundi, les Français peuvent enfin revoir leurs proches, dont ils ont été séparés pendant deux mois de confinement. Et c'est une libération pour certains, qui s'empressent de distribuer les invitations à un apéritif ou un dîner pour enfin se retrouver.

Mais la pandémie de coronavirus n'a pas disparu pour autant, et les retrouvailles entre amis, si elles ont lieu, doivent respecter des règles strictes. Pourtant, en pratique, il est bien difficile de maintenir la distance physique entre amis, même à moins de dix personnes.

"Ce n'est pas très chaleureux"

"Moi, je n'ai embrassé personne à l'arrivée, mais on s'est embrassé au départ, l'alcool aidant...", confie Mélanie. Lors de son dîner de retrouvailles avec son groupe d'amis quinquagénaires, du ruban adhésif avait été collé pour éloigner les invités les uns des autres. Mais celui-ci n'est pas resté longtemps. "C'est vrai que je m'attendais à ce qu'il y ait plus de règles", poursuit-elle. "Mais tu te rends compte que dans un cercle amical, c'est difficile de respecter 1 m, voire 1,50m. Ce n'est pas très chaleureux".

Même difficulté dans la bande de huit copains d'Élodie, qui n'ont pas respecté les règles de distanciation sociale, faute de place dans son petit appartement. "Quand on s'est réunis, on ne pouvait pas se mettre à un mètre les uns des autres", explique la jeune femme. "À moins qu'il y en ait un qui aille dans la baignoire, un dans les toilettes, et un puni dans la cuisine..."

"Il va falloir instaurer de nouveaux réflexes"

Pour Antoine Pelissolo, psychiatre, il nous faudra simplement du temps pour intégrer ces nouvelles habitudes. "Même ceux qui sont très vigilants, il y a des gestes qui sont très naturels", explique-t-il. "Il va falloir instaurer de nouveaux réflexes, lorsque le cerveau est entraîné, petit à petit, on met en place d'autres routines cérébrales, je pense qu'on va y arriver", ajoute-t-il, rassurant.

Ainsi, le moment est venu pour nous d'apprendre à remplacer les gestes - interdits - par ce qui nous reste : les mots. Et, par exemple, de remplacer une accolade par un simple "ça me fait plaisir de te voir".