Coronavirus : dans l'espace public, les "sans masque" sont très mal vus

Aujourd'hui, ne pas porter de masque dans la rue, c'est prendre le risque de subir des regards étonnés, parfois suspicieux.
Aujourd'hui, ne pas porter de masque dans la rue, c'est prendre le risque de subir des regards étonnés, parfois suspicieux. © AFP
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Romane Hocquet, édité par Pauline Rouquette
Pendant le confinement, et davantage depuis le début du déconfinement, il est rappelé aux Français l'importance de porter un masque pour se protéger du coronavirus. Mais dans l'espace public, certains ne sont pas équipés. Ceux-ci font alors l'objet de mauvais regards, voire même de réprimandes par certains de leurs concitoyens qui jouent la police du masque.
REPORTAGE

Obligatoire dans les transports en commun, le masque est également recommandé dans l'ensemble de l'espace public. Au bureau, dans les supermarchés, ou tout simplement pour se promener dans la rue. Si bien qu'aujourd'hui, ne pas porter de masque, c'est le risque de subir des regards étonnés, parfois suspicieux. Reportage.

"On est très très mal vu"

"À l'instant, une petite jeune est passée. Forcément, elle avait son masque, mais pas nous... Donc le regard, il est fixé sur nous. On est très mal vu, très très mal vu", explique Marie au micro d'Europe 1. Mal à l'aise, celle-ci ne s'attarde pas devant les vitrines de cette rue commerçante. Alors que la plupart des passants portent un masque, cette maman et son petit garçon font figure d'exception. "Je culpabilise déjà car on sent qu'on ne suit pas la règle. Mais moi, c'est parce que je n'ai pas eu la possibilité d'en trouver", poursuit-elle, expliquant être allée dans plusieurs pharmacies qui lui ont répondu qu'ils n'en avaient "pas beaucoup".

"Pour moi, ils prennent des risques pour les autres"

D'autres rangent leur masque dans leur poche une fois sortis du bus. "Irrespirable", "inconfortable"... Des arguments qui font bondir Nathalie, une ancienne du quartier qui veille au grain. "Elle est bien la visière, mais il faut que tu mettes le masque", dit-elle à sa voisine. "Lorsque je vois une personne qui ne porte pas de masque, je tique un peu, j'ai un mouvement de recul", dit-elle. "Alors je leur fais une petite réflexion, je fais la police du masque, parce que pour moi, ils prennent des risques pour les autres".

Et si elle rappelle à l'ordre ceux qui ne portent pas de masque, celle qui fait la police l'avoue : elle regarde aussi de travers ceux qui le portent en le laissant négligemment reposer sous le menton, ou pendre à l'oreille.