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Coronavirus : chômage partiel, indemnisations... Les restaurateurs s'organisent face à la crise

Ugo Pascolo - Mis à jour le . 3 min

Depuis la fermeture des commerces non-essentiels à cause du Covid-19, des restaurateurs ont mis en place des initiatives pour s'entraider, notamment d'un point de vue administratif. Une partie du secteur a également engagé une bataille avec les assurances, pour pouvoir bénéficier d'une indemnisation.  

"Gilets jaunes", grèves contre la réforme des retraites , et maintenant coronavirus . Ces derniers mois ont été particulièrement pénibles pour la restauration. Et la fermeture des "commerces non essentiels" le 14 mars dernier à minuit n'a pas amélioré la situation d'un secteur déjà fragilisé. Alors que la majorité des restaurateurs n'ont pas encore accusé le coup de la fermeture de leur cuisine, c'est toute une série de nouvelles questions qui se posent à eux, des modalités de fermeture au chômage partiel, en passant par les indemnisations.

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Pour s'y retrouver dans cette véritable jungle administrative, et faire valoir leurs droits, une entraide se met en place. Dans "La France bouge" ce mercredi sur Europe 1, Raphaëlle Duchemin et ses invités en détaillent quelques unes et en dissèquent les enjeux. 

Une hotline pour répondre aux inquiétudes

Parmi ces initiatives, l'Association française des maîtres restaurateurs (AFMR) a mis en place une hotline (01.53.63.00.77) pour venir en aide aux patrons désemparés. "Il fallait les rassurer, ne pas les laisser dans ce flou considérable alors que l'inquiétude est énorme", explique au micro d'Europe 1 Alain Fontaine, le président de l'association. Rien n'est comparable à la fermeture causée par le Covid-19 avance-t-il, "même pas un dépôt de bilan". "Vous fermez d'un coup et il faut tout mettre en place. C'était important de les aider et de les rediriger vers les organismes compétents, voire pour certains de leur expliquer comment fermer leur établissement."

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Des groupes WhatsApp pour s'informer sur les démarches

Aider les autres restaurateurs, c'est aussi avec cette intention que le chef étoilé Laurent Trochain a lancé la page Facebook RestoEnsemble . Au départ simple conversation WhatsApp entre deux couples d'amis, elle s'est rapidement étendue à l'ensemble des restaurateurs qu'ils connaissent. Ce sont désormais deux groupes de 250 personnes chacun, ainsi qu'une page Facebook comptant quelques milliers d'intéressés, qui ont été fondés pour regrouper au même endroit toutes les démarches administratives qu'il convient de faire.

Mais depuis un peu plus d'une semaine, cette aide s'est doublée d'une autre volonté, avec la création du hashtag #chefsenpéril sur Twitter. "Une action où nous demandons au gouvernement de déclarer l'état de catastrophe naturelle sanitaire, et aux assureurs d'appliquer une indemnisation", détaille Laurent Trochain.

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Une pétition pour percevoir une indemnisation des assurances 

Car c'est peut-être là le véritable cheval de bataille des restaurateurs face au coronavirus. Si le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé une aide exceptionnelle de 1.500 euros aux petits patrons pour leur éviter de mettre la clé sous la porte, elle ne représente qu'une "toute petite goutte d'eau" dans l'océan du manque à gagner pour Stéphane Jégo. Ce maître restaurateur a donc lancé une pétition le 16 mars dernier pour que les entreprises du secteur soient indemnisées par leur assureur. Elle compte à ce jour près de 100.000 signatures. 

"Quand nous avons eu les attentats, les 'gilets jaunes' puis les grèves, on a tous appelé notre assurance, et on nous a répondu que ce n'était pas pris dans notre contrat. Là c'est la même chose avec le coronavirus. À un moment, il faut les faire évoluer !" tonne-t-il. Appelant les assureurs à "se mettre autour de la table" pour "ouvrir un dialogue" et trouver une solution afin que "les entreprises soient sereines", Stéphane Jégo affirme ne pas vouloir "les ruiner", mais en faire des "partenaires au quotidien". Et de rappeler qu'une multitude de personnes, "employés, apprentis, agriculteurs, éleveurs", dépendent en partie de la bonne santé des restaurateurs.