Michèle Delaunay 2:21
  • Copié
Coline Vazquez
Pour la médecin cancérologue et ancienne ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, Michèle Delaunay, le coronavirus, dont les formes graves se manifestent particulièrement chez les personnes âgées, va infliger "une énorme gifle à la longévité". Elle espère toutefois que celle-ci "sera transitoire et n'impactera pas notre espérance de vie". 

Ce sont les plus touchées par le coronavirus : 78% des victimes ayant succombé à l'épidémie dans l'hexagone ont plus de 75 ans, selon des chiffres de Santé Publique France publiés le 24 mars. Et pour cause, c'est chez les personnes âgées que le Covid-19 est le plus mortel. "C'est une énorme gifle à la longévité. Mais j'espère que cette gifle sera transitoire et qu'elle n'impactera pas, pour l'immense majorité d'entre nous, notre espérance de vie", déplore sur Europe 1 Michèle Delaunay.

Pour la médecin cancérologue et ancienne ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, à la fin de l'épidémie, il faudra "ausculter les courbes de survie, ou plutôt les courbes d'espérance de vie mais qui sont des courbes de survie, pour savoir s'il y a vraiment une sorte de faucheuse qui a impacté les personnes âgées et qui aura un impact sur nos espérances de vie communes", analyse-t-elle au micro d'Europe 1, avant d'ajouter, "mais l'important c'est que ça soit transitoire". 

Ramener chez soit ses proches en Ehpad

Pour tenter de protéger cette population fragile, les établissements les accueillant multiplient les mesures de précaution comme le confinement en chambre. Un dispositif essentiel pour Michèle Delaunay même si celle-ci peut représenter une violation du droit des résidents. "Il y a en effet une violation du droit puisque celui-ci permet a liberté pour chacun d'aller et venir mais ici, nous sommes dans une urgence sanitaire et il faut savoir y déroger dans la mesure du possible en prenant compte de l'état de la personne", insiste-t-elle, précisant que les familles des résidents doivent être informées régulièrement dans la journée de l'état de santé de leurs proches.

Autre mesure proposée par la médecin : "chaque fois que cela est possible, que les familles puissent ramener à la maison, à leur domicile, leurs grands âgés", à condition que ces derniers soient testés négativement au virus.  "Cet isolement va être incroyablement dur, car les personnes âgées sont aussi parfaitement conscientes qu'elles ont un risque particulier", face au coronavirus, conclut celle qui se dit "très inquiète" pour les personnes en Ehpad.