le professeur Philippe Juvin​, chef des urgences de l'hôpital Pompidou, à Paris. 1:36
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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus fait de plus en plus de victimes en France, les soignants se préparent à la surcharge des hôpitaux de l'Hexagone. Et redoutent de devoir choisir les patients pouvant bénéficier de respirateurs artificiels, dont les établissements disposent en nombre limité.
INTERVIEW

Alors que le coronavirus fait de plus en plus de victimes, le système de santé français menace d'arriver à saturation dans les prochains jours ou les prochaines semaines. La surcharge des hôpitaux fait craindre aux soignants de devoir "trier" les patients, et de les traiter par ordre de priorité. Un "cauchemar", pour le professeur Philippe Juvin​, chef des urgences de l'hôpital Pompidou, à Paris. 

Pour l'instant, dit-il, "ce n'est pas la réalité". Mais à mesure que l'épidémie progresse, le nombre de patients ayant besoin d'assistance respiratoire explose. Et les réserves des hôpitaux en respirateurs artificiels, "des machines complexes", sont limitées. Sans compter l'"environnement humain" nécessaire pour le faire fonctionner, qui est tout sauf extensible. 

Reste que pour Philippe Juvin, "trier les patients par l'âge, est inconcevable". "Il va falloir analyser de plus en plus chaque cas. L'âge seul ne veut rien dire", souligne-t-il. Si l'on doit juger d'à qui donner des respirateurs, cela se fera sur des "critères multiples", explique Philippe Juvin. "Il faut déterminer si oui ou non le patient a des chances de survivre sous ventilation artificielle... Et c'est la seule question qu'il faut se poser."