«Je prends ma part de responsabilité» : face aux sénateurs, la directrice du Louvre regrette un sous-investissement chronique en matière de sécurité
Auditionnée ce mercredi par la commission des affaires culturelles du Sénat, Laurence des Cars a donné publiquement, pour la première fois, sa version des faits. Avec émotion, la directrice du plus grand musée du monde assume une part de responsabilité, et dénonce un système de vidéosurveillance de l’extérieur du musée très insuffisant.
Pendant plus de deux heures, Laurence des Cars a répondu aux questions incisives des sénateurs, calmement, en tentant de contrôler l’émotion qui la prend la voix chargée lorsqu’elle répond aux quelques attaques personnelles. Au cœur d’une polémique médiatique depuis dimanche, jour du vol des bijoux, la directrice du musée est notamment questionnée sur sa gestion financière de l’institution : certains députés du Rassemblement national ont relevé notamment le coût d’une salle à manger, à l’intérieur des locaux, qui servirait de salle de réception à la direction et son état-major.
A cette évocation, Laurence des Cars défend la création d’un espace nécessaire aux employés du musée. "Cette salle de réunion n’est pas réservée à l’usage exclusif de la présidence du Louvre, elle n’est en aucun cas ma salle à manger personnelle, le montant des travaux liés à la transformation de cet espace de restauration commerciale en salle de réunion modulable est de 497 000 euros, toutes taxes comprises", a déclaré Laurence des Cars. La spécialiste du XIXème siècle ajoute d'ailleurs qu'elle a choisi de ne pas occuper les appartements de fonction qui lui sont attribués, et rappelle que son salaire est public.
Des faiblesses dans le système de surveillance extérieur
Sur la question de la sécurité, Laurence des Cars ajoute que la sécurisation du Louvre et de ses collections est "au cœur de ses priorités". Elle regrette par ailleurs un "sous-investissement chronique" en matière d’infrastructures. Quelques jours après le cambriolage du Louvre, dont le préjudice est estimé à plus de 88 millions d’euros, Laurence des Cars réclame deux mesures à mettre en place d’urgence, avant de repenser la sécurisation du musée à long terme : d’une part, une meilleure surveillance des abords immédiats du Louvre, sur la chaussée et d’autre part l’installation au plus vite d’un commissariat de police au sein des bâtiments.
