"Ça ne vaut pas le coup" : faute de place et de clients, des restaurants ne rouvrent pas

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Faute de place, certains cafés et restaurants n'ont pu rouvrir leurs portes ce mardi. © AFP
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Joanna Chabas, édité par Mathilde Durand
Les cafés et restaurants ont pu rouvrir leurs portes, entièrement en zone verte, et en terrasse seulement en zone orange. À Paris, certains professionnels n'ont cependant pas souhaité rouvrir leurs établissements. Ils craignent un manque de rentabilité à cause du nombre limité de clients et de l'absence de touristes. 
REPORTAGE

Mardi, les cafés, les bars et les restaurants ont pu rouvrir pour la première fois depuis le confinement. Entièrement pour les établissements en zone verte, seulement en terrasse pour ceux en zone orange. De nombreux clients ont redécouvert les joies d'un repas au restaurant ou d'un verre en terrasse, mais certains professionnels n’ont pas voulu rouvrir leurs établissements aux clients. Ils pointent un protocole sanitaire trop coûteux à mettre en place ou trop complexe. Cette ouverture sous contraintes, liées au Covid-19, ne serait selon eux pas rentable. Europe 1 était à leur rencontre, dans le cinquième arrondissement de Paris. 

Un investissement trop important

"60% de nos clients sont des touristes, et pour l’instant il n’y en a pas, donc ça ne vaut même pas le coup de rouvrir. On ne sait pas la perte qu’on va avoir", confie Antonio. Son établissement dispose d'une belle terrasse en plein soleil, à quelques mètres du Panthéon. Pourtant, il a choisi de ne pas rouvrir les portes de sa pizzeria car cela lui coûterait beaucoup trop cher. 

"Alors déjà pour lancer le restaurant, pour recommencer tout à zéro, il faut au moins 10.000 euros, pour acheter la marchandise et remettre tout en place", pointe le restaurateur. "Là j’ai 10 salariés qui travaillent pour moi, tous le monde est au chômage partiel. Si on rouvre, c’est fini le chômage partiel, il faut les payer". Trop coûteux par rapport aux dépenses. Plus que tout, le restaurateur ne souhaite pas être obligé de licencier quelqu'un.

Pas de place pour une terrasse

Antonio fait partie des 40% de restaurants du quartier qui ont gardé portes closes mardi. D'autres ont fait le choix d'ouvrir pour la vente à emporter mais refusent toujours d'accueillir des clients car mettre en place une terrasse est impossible. Les trottoirs sont très étroits dans ce quartier historique de Paris. 

"Même s’il y a plusieurs passages, on va compter une dizaine de personnes", explique Zhongjie, qui ne peut installer que deux tables devant son établissement. "Ce sera, allez, 150 à 200 euros, si j'ouvre la terrasse, c'est tout." Un gain qui ne suffit pas pour être rentable, explique-t-il. Il attend impatiemment la fin du mois de juin, pour savoir si les règles sanitaires s’assouplissent afin de retrouver sa salle et un rythme normal.