Des heurts ont éclaté en marge de la marche pour le climat, samedi après-midi. 3:05
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Europe1.fr avec AFP, Justin Morin et Victor Dhollande , modifié à
Un groupe d'un millier de manifestants radicaux de l'ultra-gauche et des "gilets jaunes" se sont mêlés au cortège de la Marche pour le climat, samedi à Paris, et des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre. 

Des tensions ont éclaté samedi à Paris, lors d'une journée marquée par trois manifestations. En parallèle de la 45ème journée de mobilisation des "gilets jaunes", se déroulent également la Marche pour le Climat ainsi qu'une manifestation contre la réforme des retraites - et les Journées du Patrimoine. Des "black blocs" se sont mêlés au cortège défilant pour la planète dans l'après-midi et des incidents ont éclaté avec les forces de l'ordre

Les informations à retenir :

  • Un millier de "gilets jaunes" et de manifestants de l'ultra-gauche s'est mêlé à la Marche pour le climat, qui a réuni 15.000 personnes 
  • Un "black bloc" s'est formé et des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre 
  • 120 personnes se trouvaient toujours en garde à vue à 20 heures

La Marche pour le climat dégénère

La concomitance des défilés faisait craindre des débordements aux autorités, à raison : la Marche pour le climat, qui s'est élancée à 14h30 du centre de la capitale, a été émaillée d'incidents et de violences. Vitrines cassées, banque dégradée, barricades de fortune incendiées... des "exactions" ont été commises dès le début de la marche, où 1.000 manifestants "radicaux", "gilets jaunes" et militants d'ultra-gauche, ont été signalés par la préfecture de police. 

Les ONG Greenpeace et Youth For Climate, qui font partie des organisateurs de la marche pour le climat samedi à Paris, ont même appelé les manifestants à quitter le cortège en raison des violences qui ont éclaté. "Ne prenez aucun risque et quittez la Marche pour le climat. Les conditions d'une marche non-violente ne sont pas réunies", a tweeté Greenpeace, en dénonçant "l'envoi de lacrymogènes sur des manifestants non-violents et des familles". "Nous dénonçons l'envoi de gaz lacrymogène sur des manifestants pacifistes et des familles de la part des forces de l'ordre", a plus tard ajouté l'ONG sur le réseau social. 

"Quarante-cinq minutes après le départ, les forces de l'ordre ont projeté sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège", a de son côté affirmé à l'AFP une porte-parole d'ANV-COP21. "Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc", a-t-elle poursuivi en dénonçant "une réaction complètement disproportionnée des forces de l'ordre". Selon une journaliste de l'AFP, les forces de l'ordre ont également tiré sur le Boulevard Saint-Michel avec des lanceurs de balle de défense (LBD), arme controversée responsable de nombreuses blessures lors de précédentes manifestations des "gilets jaunes".

A la fin de la journée, le nombre de manifestants était malgré tout estimé à 15.000 par le cabinet Occurrence. En parallèle, quelque 15.000 personnes ont aussi défilé dans les rues de Paris contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement, à l'appel du seul syndicat Force Ouvrière, avant un autre défilé organisé par la CGT mardi. 

Des groupes de "gilets jaunes" bloqués par les forces de l'ordre

Plusieurs centaines de personnes se revendiquant des "gilets jaunes" étaient par ailleurs rassemblées à Paris, dès samedi matin, dans différents points de la capitale. Un important dispositif de sécurité était déployé et le préfet de police de Paris avait, comme à son habitude, pris un arrêté d'interdiction de manifester, dans de larges secteurs de la capitale. 

Des manifestants, la plupart sans gilets jaunes mais se revendiquant de ce mouvement social né le 17 novembre 2018, ont ainsi été bloqués dans la matinée par les forces de l'ordre dans le quartier de la gare Saint-Lazare. Ces dernières ont tiré une fois du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont ensuite gagné les Champs-Elysées. Les forces de l'ordre ont également dispersé environ 300 personnes qui tentaient de se rassembler place de la Madeleine à l'appel d'Attac et Solidaires.

Selon une source policière, les forces de l'ordre avaient pour mission d'intervenir rapidement dès que des attroupements se formaient. "On a mis en place des stratégies de mouvement pour contourner ces black blocs qui ont pu se former mais qui ont été rapidement dissous", a expliqué Christophe Rouget, secrétaire général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), samedi soir sur Europe 1

A 20 heures, 120 personnes étaient en garde à vue. Parmi elles, un capitaine de police en poste au ministère de l'Intérieur, selon une source judiciaire confirmant une information du Point. Hors service samedi, il a été placé en garde à vue pour outrage et rébellion.

Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes ont formé un nouveau cortège, non déclaré, pour aller place de la Bastille, où elles sont arrivées peu avant 21 heures. Nombre de ces manifestants écolos portaient des gilets jaunes. Pendant ce temps, sur les Champs-Elysées, de petits groupes se sont formés sur le haut de l'avenue, repoussés par des tirs réguliers de gaz lacrymogènes des forces de l'ordre pour les disperser.

150.000 manifestants en France selon les ONG

D'autres marches ont eu lieu en France, en général dans le calme. A Lyon, environ 5.000 personnes se sont rassemblées dans la matinée dans le centre, selon la préfecture du Rhône. A Strasbourg, ils étaient 3.600, selon la police.

A Bordeaux, de 5 à 800 "gilets jaunes" selon des journalistes de l'AFP ont commencé à défiler avec la manifestation pour le climat selon un mot d'ordre de "convergence". Mais ils sont partis dans une direction opposée au bout de 500 mètres. Au total, les ONG revendiquent plus de 150.000 manifestants dans toute la France.