La campagne de vaccination française a pris du retard. 2:59
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Séverine Mermillod
La lenteur des débuts de la campagne de vaccination française par rapport à nos voisins européens a été vivement critiquée ces derniers jours. Alain-Michel Ceretti, ​président de l’association le Lien qui représente les patients, s'est dit inquiet, lundi sur Europe 1. Et il regrette que la France n'ait pas adopté la stratégie allemande du "vaccinodrome". Il demande aussi un carnet de vaccination électronique.
INTERVIEW

La campagne de vaccination française a démarré, mais pas vraiment en trombe. Quelque 500 personnes ont reçu les premières injections contre le coronavirus en une semaine, quand les Allemands ont vacciné 241.000 personnes dans le même temps et l'Italie 85.000. S'il n'est pas question de faire la course, le gouvernement souhaite désormais accélérer la cadence. Mais pour Alain-Michel Ceretti, ​président de l’association le Lien qui représente les patients, invité lundi d'Europe 1, ce qui est fait actuellement ne suffit pas. Il souhaiterait voir l'installation de "vaccinodromes" à l'allemande.

"On ne comprend pas pourquoi la France n'est pas partie là-dessus"

"Nous sommes de nombreux responsables associatifs très inquiets, parce que manifestement, il y a un décalage entre la réalité de ce qui se passe dans le monde actuellement et ce qui se passe en France, où on a un sentiment de manque de préparation", confesse le président du Lien.

Selon lui, le modèle du "vaccinodrome", de grands espaces aménagés pour vacciner rapidement un grand nombre de personnes, est le plus efficace. "Oublions la vaccination en pharmacie !", demande-t-il. "Pour le vaccin Pfizer et Moderna, qui va arriver, nous sommes dans l'obligation de laisser la personne vaccinée être sous surveillance médicale pendant 15 à 20 minutes parce qu'il y a un certain nombre de risques, même faibles, qui doivent être regardés. Ça va être très compliqué dans les pharmacies, voire impossible. Et ça va être très compliqué dans la plupart des cabinets médicaux, notamment en ville et à Paris en particulier où les médecins sont dans des petits appartements", rappelle Alain-Michel Ceretti.

"Donc la seule solution, c'est le vaccinodrome. Et on ne comprend pas pourquoi la France n'est pas partie là dessus. Aujourd'hui, il y a des halls d'exposition vides dans toutes les villes, y compris moyennes, où vous pouvez facilement organiser des grandes salles avec d'un côté des salles de vaccination pour se faire vacciner et piquer et de l'autre côté des salles de repos et d'attente médicalisée. Il n'y a aucune difficulté à le faire."

Vers un carnet de vaccination électronique ?

Le président du Lien demande aussi, de même que d'autres associations, que le fichier d'information lancé ce lundi par le gouvernement soit renforcé. "Ce qui est proposé est un minimum. Le Lien, ainsi que plusieurs unions régionales de professionnels de santé, ont signé un manifeste il y a quinze jours pour demander au gouvernement d'aller beaucoup plus loin. Nous souhaitons la mise en place d'une application, le carnet de vaccination électronique, qui permette aux patients non seulement de pouvoir être référencés, de connaître le lot du vaccin qu'ils ont reçu" en cas de problème, mais aussi de pouvoir "dialoguer" et effectuer un suivi du patient à l'aide d'un "questionnaire".