vaccin Covid-19 1:28
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Victor Dhollande, Laura Taouchanov et Romain David , modifié à
Alors que les critiques se sont multipliées en fin de semaine dernière face aux lenteurs de la campagne française de vaccination contre le Covid-19, le gouvernement entend passer à la vitesse supérieure dans les prochains jours. Pour ce faire, il pourrait être amené à simplifier les procédures de consentement et à mettre en place des vaccinodromes.
DÉCRYPTAGE

Environ 500 Français ont reçu une injection contre le Covid-19 en une semaine, quand, dans le même intervalle, les Allemands ont réussi à vacciner 241.000 personnes, et les Italiens 85.000. Lors du dernier Conseil de défense, Emmanuel Macron a fait part de son agacement à l'exécutif, et exigé une accélération de la campagne de vaccination. La France a déjà reçu 560.000 doses des usines Pfizer de Puurs en Belgique, et 500.000 doses supplémentaires doivent arriver chaque semaine. Une éventuelle pénurie n'est donc pas à l'ordre du jour. Le gouvernement dispose désormais de plusieurs pistes pour assurer une distribution plus rapide de ces stocks.

Simplifier la procédure de consentement

Il est ainsi possible de réduire considérablement le temps du consentement dans les Ehpad. La procédure est actuellement très longue, entre cinq jours minimum et jusqu'à plus de deux semaines, ce qui est incompréhensible pour Frédéric Edney, le chef de service des urgences de l'hôpital Avicenne, à Bobigny. "Nous, soignants, on a du mal à comprendre pourquoi ce vaccin devrait bénéficier de procédures de consentement qui le différencient des autres médicaments", explique-t-il à Europe 1. "C'est un médicament qui doit être administré comme on administre le vaccin contre la grippe pour lequel on ne demande pas des consentements écrits ou des procédures qui sont complètement hors de propos. Il faut absolument simplifier tout ça."

Elargir rapidement les publics prioritaires

Une fois les résidents des Ehpad vaccinés, place aux soignants de plus de 50 ans. Initialement, ils ne devaient pas se faire vacciner avant la fin du mois janvier. Mais Olivier Véran, le ministre de la Santé, a avancé vendredi le calendrier à ce début de semaine. Certains soignants ont même pu recevoir une première injection dès ce week-end, comme au CHU de Nancy ou dans certains hôpitaux d'Île-de-France. Mais ce n'est pas assez : la communauté médicale pousse à ouvrir la vaccination au plus vite à tous les soignants.

Installer des grands centres de vaccination

Autre levier pour augmenter sensiblement le nombre des injections : mettre au point une logistique quasi-martiale à destination du grand public, avec l'ouverture de centres de vaccination pouvant accueillir chaque jours plusieurs centaines de patients. Certains élus les réclament déjà, notamment à Poissy où le maire DVD Karl Olive a transformé sa salle des fêtes en centre de dépistage PCR. Il souhaite désormais que l'administration du vaccin puisse se faire en même temps que les tests.

Ainsi, les 230 bénévoles de la réserve communale et les cinq ou six médecins du secteur pourraient se relayer afin d'assurer la vaccination, à raison d'une dizaine de bénévoles par jour, contre quatre actuellement pour le dépistage. Le maire n'attend plus que le feu vert du gouvernement : "Nous ne sommes pas une auberge espagnole. C'est un site professionnel, que l'on nous fasse confiance !", lâche Karl Olive au micro d'Europe 1. Christian Lehman, médecin généraliste à Poissy, a déjà dressé une liste de patients volontaires. Et pour accélérer la cadence, la commune envisage même d'utiliser des navettes gratuites qui permettront d'acheminer les personnes vulnérables vers ce vaccinodrome. 

Enfin, certains avancent même l'idée d'une vaccination en drive-in, comme aux Etats-Unis.