De nombreux Français veulent se faire tester avant Noël. 3:12
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Antoine Terrel
Pour tenter de passer Noël en famille en toute sécurité, de nombreux Français comptent se faire tester avant les fêtes. Alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a d'ores et déjà prévenu qu'un test positif ne constituait pas un "totem d'immunité", l'infectiologue Alexandre Bleibtreu se montre sceptique concernant cette ruée dans les laboratoires.
INTERVIEW

Alors que Noël approche, de nombreux Français ont bien l'intention de se faire tester avant d'aller fêter Noël en famille, alors que l'épidémie de coronavirus continue de frapper un peu partout sur le territoire. La demande est telle, que du côté des laboratoires, on craint la saturation, et on appelle à éviter les "tests de confort". Invité d'Europe 1, le Dr Alexandre Bleibtreu, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, se montre sceptique quant à cette ruée vers les laboratoires. "Pour Noël, on est en train de prendre des risques", regrette-t-il.  

 

Tout d'abord, rappelle-t-il, ce n'est pas parce qu'on est testé négatif quelques jours avant Noël qu'on est certain de ne pas être contaminé le jour J. "Ce sont des photographies à un jour donné. Si vous êtes négatif, ça peut vouloir dire que vous êtes effectivement négatif, ou que vous êtes déjà infecté, mais en phase d'incubation, ou que le test est faussement négatif", explique-t-il. 

"Il faut rappeler qu'il y a des gens qui ne fêtent pas Noël"

Par ailleurs, cette forte demande ne risque-t-elle pas de surcharger les labos pour rien ? "Je ne comprends pas", dit Alexandre Bleibtreu. "Pour sauver Noël, on est en train de prendre des risques et de dépenser de l'argent public avec ces tests, pour permettre aux aficionados de la dinde aux marrons de se retrouver à plus de six". Car, ajoute-t-il, "les gens le feront majoritairement sans respecter les recommandations du gouvernement".

 

 

"Il faut rappeler qu'il y a des gens qui ne fêtent pas Noël, qui sont seuls, qui n'ont pas l'argent, qui n'aiment pas cette fête, dont ce n'est pas la culture", dit encore l'invité d'Europe 1. "Et on est en train de prendre des risques pour permettre de maintenir cette fête, qui, pour certain est religieuse, mais pour la majorité est plutôt culturelle et commerciale." Et de conclure : "Cela me dépasse un peu".